Douala, le 20 novembre 2010. L'artiste Oupta du Congo sur la scène du festival Le Kolatier

Ouvert par le ministre de la Culture, le marché des musiques d’Afrique, Le festival Kolatier, s’est refermé samedi 20 novembre 2010 à Douala.  

Une image peu ordinaire au Centre culturel français de Douala, ce samedi 20 novembre 2010. Le public  est debout. Bien plus, il danse sur un rythme qu’il ne connaît pas forcément. Du kilombo, un rythme congolais plutôt prisé par les générations de nos parents et grands parents. Sur scène, l’artiste Oupta donne le ton et brûle presque les planches. Y a des chances qu’elle décroche quelque chose tant elle fait forte impression. C’est à elle qu’il revient de clôturer la cinquième édition du festival Kolatier, lancée quatre jours plutôt, à Douala, par le ministre de la Culture Ama Tutu Muna.

Pêle-mêle et trois soirs durant, Alima, Z-Yang, Sanzy Viany, Gabriel Sainclair, Lawal Band, Black Roots, Danielle Eog, Carole Bakoto du Cameroun, Kkj du Tchad, Idylle Mamba de la Rca, le groupe Alle’s Tones du Bénin et José Lenga de la Rdc sont venus taper dans l’œil et l’oreille des professionnels à la recherche des talents pour leurs labels et autres festivals. S’ils ne veulent pas citer les noms des artistes ou groupes qu’ils ont repéré, les patrons de festivals tels Brahim El Mazned, directeur artistique du Festival Timitar au Maroc, 100 000 spectacles chaque jour, avoue avoir “vu des choses intéressantes et ouvert des portes pour meubler la programmation des prochaines éditions ».

Trouver les artistes à faire tourner

Pour Patrick De Groote, coordinateur de l’European Forum of Worldwide Music, « nous sommes venus non pas seulement pour trouver des artistes à faire tourner mais aussi pour soutenir une manifestation qui entend faire connaître la création de toutes les parties du continent et de l’Afrique centrale en particulier qui est absente sur les scènes internationales ». Président du comité d’organisation du festival Kolatier, Luc Yatchokeu ne dit pas autre chose pour lui,

« nous pensons qu’avec le Kolatier, il y aura beaucoup d’artistes émergeants sur la scène internationale grâce aux diffuseurs et promoteurs de la culture qui ont fait le déplacement ».

C’est bien ce que Ama Tutu Muna, ministre de la Culture, espère. Venue expressément de Yaoundé, le ministre a réitéré son soutien au projet et félicité Luc Yatchokeu et toute son équipe pour les efforts déployés en dépit des difficultés endurées. Et Dieu seul sait qu’il y en eu. Il n’empêche, l’essentiel est sauf. Le marché, lui-même, s’est installé au Centre culturel camerounais tandis que toutes les rencontres, celles du Conseil international de la musique (Cim) et du Conseil africain de la musique (Cam), se sont tenues comme prévues. Il en est de même pour le symposium du Cerdotola. Ama Tutu Muna a pu, pour sa part, rencontrer les membres du bureau exécutif du Cim, organe consultatif avec lequel des pistes de coopération ont été envisagées.

Mathias Mouendé Ngamo