Une causerie éducative a été organisée à Douala mercredi dernier. Selon une étude du Cercle international pour la promotion de la création(Cipcre), 32,4 % d’enfants ont été exploités sexuellement au Cameroun en 2010. Et d’après la psychologue Carole Kwemo, le nombre d’abus sexuels enregistrés ces deux dernières années dans les services sociaux de l’hôpital Laquintinie de Douala a augmenté. L’âge des victimes varie entre 3 et 12 ans. Et la gente féminine est la plus touchée. Ces statistiques et bien d’autres ont été révélées au cours d’une causerie éducative organisée à Douala mercredi 02 mars 2011, par l’association « La Colombe ». Avec pour thème « Ecole, médias et parents : acteurs dans l’éducation sexuelle et la prévention des abus sexuels envers les enfants », la rencontre s’est tenue en prélude à la journée mondiale contre l’exploitation sexuelle qui s’est célèbrée le 04 mars. « Il faut briser le silence et dénoncer les auteurs de ces actes d’abus sexuels », ont indiqué les spécialistes aux élèves participants. Pour soutenir le message, un documentaire de quinze minutes intitulé « Viol… » a été projeté et commenté. Le film est une somme de témoignages à visages découverts, de victimes de viols. Elles ont été pour la plupart abusées par un proche, répétiteur ou membre de la famille. C’est le cas de Sandrine A. qui a été abusée sexuellement à l’âge de 11 ans par son beau-père à Yaoundé. Celui-ci l’a obligée avant l’acte, à regarder avec lui des films pornographiques. Devant les conséquences graves des viols, il a été recommandé aux jeunes de rester vigilants, le danger pouvant survenir de n’importe où. D’après les gynécologues, les abus sexuels peuvent entrainer des déchirures vaginales, la lacération du col de l’utérus et des traumatismes. L’association « La Colombe » est présidée par Blanche Ongmessom et existe depuis 2006. Elle encadre les victimes d’abus sexuels. Dans le cadre des activités en vue de la célébration de la journée mondiale contre l’exploitation sexuelle, « La Colombe » va donner une conférence de presse le 22 mars prochain au centre culturel français de Douala. L’apothéose, le 30 mars, annonce un concert au Castel Hall de Douala avec une prestation de l’artiste Prince Ndédi Eyango. Mathias Mouendé Ngamo