A l’école du journalisme scientifique (1)
- 20 décembre 2016
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Je suis retourné sur les bancs. Quoi ? Ça vous étonne ? Mais tenez vous tranquille, car ça ne se passe pas comme je l’avais imaginé. Lisez ma terrible aventure. JOUR I Le seul concept vous dresse les cheveux sur la tête et vous amène à vous poser des questions: C’est quoi le journalisme scientifique ? Il y a ça dans mon pays en Afrique ? En quoi le journaliste scientifique est différent des autres ? Et aussi « Ça donne l’argent ???». Ne riez pas hein, affaire « Nkap » là, ça compte aussi. N’est ce pas me voici invité par la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) à une formation sur cette question dans un hôtel prestigieux de la ville de Yaoundé au Cameroun ! L’association locale Scilife (Science For Live), avec le « grand frère » Leger Ntiga et la « tata » Adrienne Engono, qui veillent au grain, est partenaire de cet important évènement. Le « Ndem » de Camair-CoLe billet d’avion Aller-Retour (Douala-Yaoundé, Yaoundé-Douala) est acheté à Camair-Co deux semaines plus tôt. Mais ça n’empêche pas à la compagnie nationale d’envoyer un message d’annulation du vol à deux heures de l’embarquement : « cher client votre vol QC204 Douala-Nsimalen initialement prévu ce dimanche 4 décembre à 11h est annulé… ». La standardiste au bout du fil n’apporte aucune explication au voyageur qui avait déjà fait la moitié du chemin pour l’aéroport. « Il y a un vol à 00h59, vous pouvez le prendre », dit –t-elle. « Madame c’est sure qu’il y aura un vol à cette heure-là », « C’est possible », répond –t-elle, sans assurance dans la voix. La formation-là commence bien hein. Avec Camair-Co, rien n'est jamais sur. Mais c’est notre étoile nationale. N’allez pas dire que je ne suis pas patriote! Premières évaluationsUn coup de fil à 12h pour informer les organisateurs. Anne Marie Legault, en provenance du Canada, n’en croit pas ses oreilles. Elle en perd son latin. La route reste le seul moyen de transport pour ne pas rater le début de la formation. Anne Marie vient aux nouvelles à chaque heure. Petite confidence : Elle aime quand tout se passe bien. On est logé non loin de la présidence. Petit sourire. Mais le petit sourire disparait lundi matin, au début de la formation. N’est ce pas voilà Suy Kahofi, le formateur (un Ivoirien) qui nous accueille avec une évaluation. Massa !!!! On distribue les épreuves. Les questions portent sur les maladies infectieuses. On prend les réponses où alors ? Et Anne Marie, avec sa petite pointe d’humour, se propose de jouer la police. Donc, pas même moyen de guetter à côté ou de se renseigner chez son voisin de droite, le Togolais Emmanuel Atcha, ou chez le voisin d’en face, l’Ivoirien Henri-Joël Dally.Ne me demandez pas comment j’ai fais ? J’ai quand même réussi à décrocher la première note après correction (14,5/19). Anne Marie (qui jouait la police) laisse le bâton et prend la carotte. J’ai droit à un petit cadeau.Trop de maladies infectieuses Vous voyez alors, les choses ? C’est seulement après avoir brulé nos neurones que le Dr. Vernet Marie-Astrid, virologiste au Centre Pasteur de Yaoundé (Cameroun), vient faire son exposé et nous parler des virus, des épidémies, des maladies infectieuses. Des informations dont on avait besoin pour la composition. Mais bon. Laissons passer. Ca devient un peu compliqué après hein. Il faut être très attentif. On commence à vous parler des mots un peu bizarres comme épizootie, zoonose, des noms de maladies comme le paludisme, la fièvre hémorragique à virus Ebola, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, la fièvre de la vallée du Riff, le Monkeypox, Zika, Marburg ou encore le Chickungunya. Vous riez ? Pourtant ce sont des noms de maladies infectieuses très graves qui tuent des milliers de personnes dans le continent africain.Trop de morts en AfriqueAvant de continuer de rire, sachez que, le paludisme concentre 90 % de mortalité et ce sont entre 500 et 800 millions d’Africains, principalement de jeunes enfants et des femmes enceintes, qui meurent du paludisme chaque année. Mes amis des la Guinée sont les premiers à avoir enregistré des cas de l’infection à virus Ebola en décembre 2013. Ils pourront vous raconter l’horreur vécue (plus de 2 500 morts). Le système de santé déjà fragile ainsi que le contexte socio-politique du pays, n’ont pas facilité non plus l’éradication de la maladie qui a finit par s’étendre à d’autres pays du monde. Le Libéria (4800 décès), la Sierra Léone (3950 décès), le Nigeria, le Mali, le Sénégal, les Etats Unis, l’Espagne ont ainsi été touchés par la nouvelle flambée de la fièvre à virus Ebola en 2014, apprend-on des exposants.S’agissant de la maladie à virus de Marburg, elle a été enregistrée en Ouganda en 2012 et 2014. Celle de la Vallée du Rift s’est déclarée en Mauritanie la même période, mais aussi au Sénégal en 2014. Dans le cas du Zika, cette arbovirose a fait beaucoup de ravage au Brésil où 2079 bébés sont nés avec une malformation cérébrale, selon les chiffres officiels du gouvernement. Mais qu’est ce qui cause toutes ces maladies infectieuses ? J’ai quand même retenu quelque chose dans mon petit cerveau. Attendez le deuxième billet qui parlera du déroulement de la deuxième journée d’école. Et, surtout, LES premières PUNITIONS. Celui qui arrive en retard… Chaud devant !Mathias Mouendé Ngamo