Les victimes d'nondations au quartier Bonamoussadi à Douala envisagent de déménager

Les pluies diluviennes qui s’abattent ces derniers jours contraignent des riverains de ce quartier résidentiel et d’autres habitants établis près du fleuve « Mbanya » à aller s’installer ailleurs.

Il est presque 12 h ce jeudi 2 septembre 2021 au lieu-dit pont « Mbanya » au quartier Bonamoussadi dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala, capitale économique du Cameroun. Le fleuve Mbanya qui est devenu tristement célèbre à cause de ses débordements qui occasionnent des inondations semble inoffensif, malgré les gouttes de pluie qui tombent. Le chemin pour accéder dans ce quartier résidentiel est impraticable. Les traces de boue que les eaux ont laissées sont bien visibles. Impossible de les éviter.  

Salomon Mefoue, un  riverain, est assis sur une chaise qui tient à peine debout. Ce sexagénaire a le regard noyé dans les pensées. Il constate les dégâts que les inondations ont causés la veille à Bonamoussadi. La nuit précédente, il a trouvé refuge chez son frère cadet au quartier Bonabéri (Douala 4ème ) parce qu’il craignait pour sa vie avec les inondations dans sa maison. Ses meubles ont été trempés. L’an passé, il a perdu un canapé à cause des inondations à Bonamoussadi. Les seuls meubles qui lui restaient ont été endommagés par les eaux de la pluie interminable qui a arrosé la ville de Douala mercredi et jeudi 2 septembre 2021. Il ne lui reste plus rien.

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Des déménagements dans l’agenda

Géraldine, une autre voisine, est assise sur un tabouret. Elle tient son téléphone entre les mains. Devant elle, sa marmite pour le déjeuner est au feu. Cette dame qui habite au rez-de-chaussée d’un immeuble R+2 vient à peine de terminer le nettoyage de sa maison. Pendant ce temps, sa voisine qui occupait le dernier étage dans le même bâtiment de ce quartier résidentiel s’active pour faire sortir ses effets. Visiblement, elle déménage.

Depuis quelques jours, les pluies diluviennes s’abattent dans la ville de Douala causant des inondations dans certains quartiers, à Bonamoussadi notamment. Pour le cas d’espèce au lieu-dit pont Mbanya, les maisons établies près de ce cours d’eau sont les plus touchées. Lorsqu’il pleut abondamment, le fleuve sort de son lit et englouti le pont. A l’intérieur du quartier, l’eau monte à une hauteur de plus d’un mètre, apprend-on. Ici, la plupart des habitants établis près du Mbanya envisagent de déménager du quartier pour aller s’installer ailleurs.

« Pour moi, si Dieu le veut, je vais partir d’ici. Je vais supporter et rester jusqu’en décembre, date à laquelle mon contrat de bail prend fin. Au plus tard en janvier, je serai déjà quitté d’ici »,

déclare Salomon Mefoue.

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Des pertes énormes avec les inondations

Il y a des clients qui nous ont porté plainte parce que leurs voitures ont été endommagées dans notre garage lors des inondations”

Non loin, Boris Tchinang, un locataire d’une mini-cité, fait savoir que chaque année, les dégâts matériels sont énormes. Des locataires perdent en moyennes 500 000 F. Cfa en termes de matériel (meubles et autres…). Pour lui, la solution c’est de quitter cette zone en proie aux inondations à chaque saison de pluie. Sa voisine de cité qu’on appelle affectueusement Ma’a Mado a du supplier des proches dans un quartier voisin pour y passer la nuit avec ses enfants. C’est au petit matin qu’elle est revenue dans sa demeure.

« Si la pluie persiste comme ça, nous n’aurons pas d’autre choix que de partir et revenir en saison sèche »,

confie-t-elle. Des traits de fatigue se lisent sur son visage.      

Dans ce garage situé dans les encablures de ce quartier résidentiel, les employés qui travaillent subissent les affres de la montée des eaux à la hauteur des voitures à dépanner. Paul Kenedi Ndi, le chef garage, indique que ces inondations à Bonamoussadi lui causent beaucoup de préjudices financiers et avec ses clients.

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La météo annonce d’autres averses

« Il est encore en train de pleuvoir, d’ici 45 minutes l’eau va envahir l’espace. Et nous serons obligés de remonter les voitures hors du garage parce que si l’eau entre dans le véhicule, le client ne va pas chercher à savoir ce qui s’est passé. Il y a des clients qui nous ont porté plainte parce que leurs voitures ont été endommagées », déplore-t-il avec un ton amer.

Boris Tchinang croit savoir la cause des inondations qui persistent dans ce quartier huppé de la métropole économique. Pour ce riverain, la mauvaise canalisation des eaux et l’absence d’un drain sont à l’origine de ces inondations. « L’année dernière, une équipe de la mairie est venue voir le drain. Ils avaient annoncé des travaux de la construction d’un drain qui allait canaliser l’eau et mettre fin à ce phénomène. Mais rien. Jusqu’aujourd’hui on vit le même calvaire », renseigne-t-il.     

Selon les prévisions météorologiques, les pluies persisterons encore dans la capitale économique du Cameroun dans les jours à venir.

Moustapha Oumarou Djidjioua