Gabriella Badjeck expose Point de vue

Les œuvres de l’artiste plasticienne Gabriella Badjeck sont exposées depuis le 15 juillet 2020 et ce jusqu’au 5 septembre à Bolo l’espace art et culture à Douala.

A la vue de ses toiles, le visiteur peut être surpris voire choqué. Les œuvres de Gabriella Badjeck ne laissent pas trop de place à l’incompréhension. Elles donnent à voir la femme dans toute sa beauté, sa sensualité et même sa sexualité. Les contours de son corps tantôt mince, tantôt bien en rondeur sont dévoilés. Et de surcroît, nu ou alors très légèrement couvert. A noter que ce n’est pas une première de voir le corps de la femme dans tous ses états dans le travail de Gabriella.

En effet, l’humain (et notamment le corps de la femme) est au centre de ses réalisations comme c’est encore le cas dans cette expo. Où sans tabous et sans langue de bois, la jeune artiste plasticienne donne son avis et laisse cours à sa pensée.

« Gabriella Badjeck souhaite être connue et appréciée dans sa vision des choses. Dans ses œuvres, elle ose faire un travail que font habituellement les hommes. Ainsi, elle présente le corps nu des femmes qui très souvent souffre, parce que atteint par des coups et  blessures. Pourtant, un corps beau dont il faut prendre soin »,

explique Edith Mbella, la promotrice de Bolo.

Séries

« Point de vue », c’est le thème sous lequel l’artiste a choisi de rassembler la trentaine de tableaux exposée depuis le 15 juillet 2020 à Bolo espace art et culture à Akwa à Douala. Un travail qui se combine bien avec celui de la designer Anne Caroff. Dans un travail peaufiné et similaire à ceux des hommes, la designer conçoit et réalise des meubles à l’aide d’objets de récupération. Et pour l’occasion, Anne Caroff a confectionné des meubles pour deux salles de séjours.

Il s’agit entre autres, des  tabourets  en fer, des tables en  métaux, des chaises en paille, des coussins fabriqués à l’aide des emballages de sacs de riz, etc. Mais difficile de détacher le regard des œuvres de Gabriella. Des toiles avec une prédominance des tons pastels. Ce qui en rajoute une couche de douceur à cette expo. Comme des dessins pour des films érotiques, tel sont réalisés les tableaux de celle qui est en apprentissage depuis un peu plus de deux ans dans les ateliers Lindou, sous le regard attentif et l’encadrement du plasticien Salifou Lindou.

Filet de l’amour

C’est en quatre séries que les toiles de Gabriella Badjeck sont installées. L’une d’elles  est une « Scène de vie », dans laquelle plusieurs toiles dévoilent la nudité féminine. Le visiteur y découvre notamment des femmes en toute intimité dont la gestuelle est un brin sexuelle. C’est d’ailleurs ce qu’illustre le premier tableau qui  vous accueille dès votre entrée dans cet espace culturel. Similaire à cette dernière, la série dédiée à « La femme sur le sofa » est comme une continuité. Sur chacune des toiles, est visible une femme paisiblement couchée sur un canapé.

Le pinceau de Gabriella a bien ressorti le physique de ces femmes. Mêmes les parties intimes sont mises…à nues. Pour se faire entendre et donner à voir sa créativité, Gabriella fait usage de la technique acrylique et pastel sur carton et aquarelle sur papier. Difficile de rater « Filet de l’amour », une installation qui se combine bien à l’expo. Celle-ci fera d’ailleurs l’objet d’une performance mercredi 29 juillet. L’expo court jusqu’au 5 septembre prochain. Une occasion pour les passionnés des arts plastiques de découvrir ou de recouvrir le coup de pinceau de cette artiste performeuse.

Tatiana Ngnombouowo