Lancé à Douala par l’association, le projet « Dignité en détention » cible le milieu carcéral au Cameroun. 

Promouvoir le respect des règles minimales de droit pour les personnes détenues en milieu carcéral. C’est l’objectif majeur du projet « Dignité en détention » (Dide) lancé à Douala lundi 14 mars 2011. Initié par Avocats sans frontières (ASF) Cameroun, ledit projet a reçu l’appui de l’Union européenne, d’ASF France et du barreau du Cameroun. Dide a bénéficié d’un financement total de 262.258.168 F.Cfa, dont 75% sont débloqués par l’Union européenne (environ 196.693.954 F.Cfa). Le projet qui va s’étendre sur trois ans vise la sensibilisation des détenus à leurs droits, l’assistance judiciaire aux personnes détenues vulnérables et la formation des acteurs de la chaine de détention.

Le but recherché au terme de l’exercice est la prise en charge de 500 détenus, une meilleure connaissance de leurs droits par 4000 autres et le renforcement des capacités de 480 acteurs judiciaires du milieu carcéral. Selon Charlotte Levi, responsable du projet Dignité en détention côté ASF France, ce projet est né de la difficulté d’application du code de procédure pénale en milieu carcéral camerounais. « Au Cameroun, les détenus provisoires sont plus nombreux que les détenus condamnés et les prisons accueillent trois fois plus de prisonniers que prévu au départ », déplore Nicolas Berlanga, chef des opérations de coopération de l’Union européenne. Les avocats impliqués dans le projet Dide décrient le fait que le droit à la communication ne soit pas toujours reconnu aux détenus au Cameroun.

Population carcérale importante

Les avocats de Dignité en détention vont déployer leurs actions dans les villes de Douala, Yaoundé, Bamenda et Ngaoundéré « où la population du milieu carcéral est plus importante ». Dans son propos de circonstance lundi dernier, Me Honoré Yana, secrétaire général d’ASF Cameroun rappelle que le mouvement Avocats Sans Frontières est né en 2002, après le constat du non respect du droit au Cameroun. Son organisation lutte depuis lors pour le respect des droits de l’homme. L’Union européenne qui apporte son soutien dans ce « combat » investit environ 2,5 milliards de F. Cfa par an dans son action auprès de la société civile au Cameroun.

Mathias Mouendé Ngamo