A Douala, le personnel du Chantier naval en grève
- 21 octobre 2025
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Les employés observent un débrayage depuis le 18 septembre 2025 pour réclamer le paiement de 18 mois d’arriérés de salaires et des indemnités de fin de carrière.
Le climat est tendu depuis plusieurs mois au Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) à Douala. Le mercure est monté d’un cran depuis le 18 septembre 2025. Le personnel de cette entreprise publique spécialisée dans la construction, la réparation et la maintenance de bateaux a décidé de cesser les travaux pour entamer une grève. Tout de noir vêtus, ils investissent l’entrée de la société chaque jour et crient leur ras-le-bol. Quelques-uns seulement assurent le service minimum.
Mécontents, les 250 employés du Chantier naval de Douala en grève revendiquent le paiement de 18 mois d’arriérés de salaires. L’enveloppe totale de cette dette s’élève à 2 714 441 761 F. Cfa. La grève qui perdure concerne également les employés retraités depuis l’exercice 2022, près de 75 agents. Ces derniers font savoir qu’ils n’ont toujours pas perçu les indemnités de fin de carrière d’un montant cumulé de 962 955 272 F. Cfa. Ils ne perçoivent non plus leur pension de retraite, apprend-on.
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Le chef de l’Etat interpellé
Les syndicalistes ont saisi le président de la République du Cameroun. Dans une lettre écrite le 25 septembre 2025, ils sollicitent son « haut accord pour le règlement des arriérés de salaires et des indemnités de carrière du personnel du Cnic S.A ». Dans cette missive, les représentants des grévistes font savoir au chef de l’Etat que cette situation intenable les contraint avec leurs familles à la mendicité quotidienne pour survivre et fragilise non seulement la stabilité sociale au sein de l’entreprise mais aussi l’image de ce fleuron stratégique de l’économie nationale, chargé d’appuyer le développement de le secteur maritime et industriel.
« Dix-huit mois c’est impensable. Nos enfants ne vont pas à l’école. Nous sommes réduits à la mendicité. Nous avons écrit au chef de l’Etat, au Premier ministre. Voici déjà plus d’un mois que nous sommes sans réponse »,
déplore Emmanuel Moue, le président du Syntrenac et vice-président de l’Ugct.
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Grèves à répétition au Chantier naval

Ce n’est pas la première fois que les employés du Chantier naval de Douala entrent en grève. Chaque année, les conditions de travail et des manquements dans les paiements conduisent à des préavis de grève. Des mouvement d’humeur qui s’étalent sur plusieurs jours. Les syndicalistes déplorent les mauvaises conditions de vie qui s’imposent aux employés et à leurs familles par ces situations délétères. Ils pointent un doigt accusateur sur le mauvais management de l’entreprise. Le préfet du département du Wouri est descendu au Chantier naval de Douala jeudi 16 octobre 2025. L’autorité administrative est venue pour s’enquérir de la situation, au moment où les travaux sont en suspend sur le navire Mont Mandara du Port autonome de Douala (Pad).
«Nous avons échangé avec le préfet. Il nous a demandé de reprendre les activités. Mais nous lui avons indiqué que la situation est telle que nous n’avons même pas d’argent de transport pour se rendre au travail tous les jours», rapporte un gréviste. Le directeur général du Cnic S.A, dans un communiqué après la réunion avec le préfet du Wouri, a invité l’ensemble du personnel à reprendre le service sans délai. Roland Maxime Aka’a Ndi’i rassure qu’avant la fin du mois d’octobre, les efforts seront consentis pour procéder au paiement de la deuxième tranche du 13ème mois.
Mais les grévistes dépités ont mis leur espérance dans une intervention du chef de l’Etat, afin que l’enveloppe globale de 3 677 397 033 F. Cfa soit débloquée pour la résolution complète des deux principales revendications posées sur la table.
Mathias Mouendé Ngamo




















