Mangrove à Douala

Une conférence pour débattre de la contradiction entre mangrove et développement urbain s’est tenue mercredi, dans le cadre du salon urbain de Douala.

Comment concilier le développement urbain et la préservation de la mangrove? ? La question a été au centre des discussions mercredi 8 décembre 2010, à l’espace d’art contemporain doual’art. La conférence, inscrite sous le thème « Y a-t-il antinomie entre la préservation de la mangrove et le développement urbain ? », s’est déroulée dans le cadre de la 2ème triennale du Salon urbain de Douala (Sud). Les panélistes ont tout d’abord souligné l’importance de la mangrove dans l’équilibre naturel.

«La mangrove est la meilleure barrière écologique. La détruire, c’est s’attendre à voir Douala inondé par les eaux dans les prochaines années», a indiqué Carole Tankeu, environnementaliste.

Les experts ont en outre rappelé que la mangrove est un écosystème protégé par la loi. Devant la croissance démographique de la ville de Douala, les populations se sont installées dans les zones humides, réduisant de manière considérable son étendue.

De 100 000 hectares à 800 m2 de mangrove à Douala

Dans son propos, le Dr Ndongo Din, botaniste, a déploré le fait que la mangrove qui a occupé près de 100 000 hectares à Douala il y a plusieurs années, ne se résume plus qu’à environ 800m2 . L’expert a également constaté que dans les quartiers Youpwé et Essengué jadis occupés en majeure partie par la mangrove, plus rien n’en rappelle l’existence. Aussi, le Parcours Vita à Makèpè a connu une dégradation avancée, du fait de l’établissement des habitants sur le site. Les lacs du Parcours Vita sont obstrués par la jacente d’eau et des déchets qui proviennent de petits commerces proches du site. Etalé sur 64 hectares en 1990, Blandine Olive Tchamou, environnementaliste à l’Ong Mieux-être, a précisé que les travaux de réhabilitation actuellement menés sur le site ne sécurisent plus que 38 hectares.

Afin de concilier préservation de la mangrove et développement urbain à Douala, les environnementalistes ont proposé une réelle prise de conscience des autorités et élus locaux sur la question de la sensibilisation des populations, et la protection des espaces humides. Ils ont également recommandé de laisser la mangrove se développer. Les panélistes ont indiqué que sur une dizaine d’années, la mangrove produit de la forêt, dont les essences peuvent participer au développement urbain.

Mathias Mouendé Ngamo