La Socapalm dément des accusations de spoliation de terre
- 20 octobre 2025
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Indexée dans un rapport juridique d’extension illégale, de répression et absence de dialogue, l’entreprise productrice d’huile de palme donne sa version des faits.
Un rapport juridique présenté à Yaoundé le 29 septembre 2025 annonce plusieurs irrégularités dans l’occupation des terres par la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm). Le rapport de la Green Development Advocate (GDA) est rapporté dans la presse. Le document relève en premier un arrêté préfectoral de 2021 transférant 874 hectares de terres d’Apouh à la Socapalm. Selon les experts du GDA, cet acte était illégal. « Il n’appartient pas à un préfet de signer un arrêté de concession pour des terres de plus de 50 hectares. La loi en confère la compétence exclusive au Président de la République », a expliqué Alain Fabrice Mfoulou, juriste et politologue au GDA aux confrères de News UpFront.
Le rapport note aussi que les titres et les actes de concession délivrés entre 1960 et 1963 portent les noms d’un village (Dahane) et de la Société des Palmeraies de la Ferme Suisse (SPFS) qui n’a été créée que plus de dix ans plus tard. La présence de la Socapalm à Apouh repose donc sur des documents incomplets, selon l’étude.
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Complexité du contexte foncier
Dans un communiqué daté du 08 octobre 2025, la Société camerounaise de palmeraies réagit à plusieurs points soulevés dans ledit rapport. Sur l’incompétence du préfet, l’entreprise fait savoir que lors d’une conférence de presse récente, le préfet a confirmé que le village d’Apouh n’existait pas au moment de la signature des titres contestés. « la Socapalm rappelle que cette situation illustre la complexité du contexte foncier camerounais, marqué par la coexistence d’anciens titres, d’actes administratifs successifs et de revendications locales ».
La Socapalm poursuit en indiquant que dans un souci de clarté et de transparence, elle a initié en 2017, avec l’appui de l’Etat, une expertise foncière complète conduite par le ministère des Domaines, du Cadastre et des affaires foncières (Mindcaf). Une démarche dit-elle, qui associe autorités locales et représentants des communautés riveraines afin d’assurer une approche concertée et inclusive. « Seule l’issue de cette expertise permettra de clarifier définitivement les contours des droits fonciers », pense la Socapalm.
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Dialogue
Mais le rapport de GDA dit s’appuyer aussi sur un rapport du Mindcaf qui confirme que la Sacapalm a illégalement étendu sa plantation de 707 hectares au-delà de sa superficie titrée. Ici, le communiqué de la Socapalm relève qu’il s’agit d’une interprétation erronée des documents. Le communiqué de la Socapalm précise que la superficie concernée correspond en réalité à 682 hectares hérités de la Sproa et intégré dans un titre foncier initial datant de 1929, bien avant la création de la Socapalm.
«Les travaux de densification et de délimitation menés par le Mindcaf ont conduit à la transformation régulière de cette concession provisoire en concession définitive, aboutissant, en mars 2025, à la délivrance des titres fonciers définitifs au profit de la Socaplam. Il est donc inexact de parler d’empiètement ou de spoliation », se défend la Socapalm dans son communiqué. Le document soutient également que dans le cadre du dialogue, des réunions bipartites et tripartites ont été convoquées depuis 2023. « Si certaines ont été refusées par la communauté d’Apouth, la Socapalm est demeurée ouverte à la concertation (…) », conclut l’entreprise.
Mathias Mouendé Ngamo




















