C’était samedi 2 juin 2012 à Douala, lors de la célébration de l’évènement baptisé  « painting Ekambi brillant ».  

Ekambi Brillant célébré en peinture, mode et musique autour d’un concept baptisé « Painting Ekambi Brillant». L’évènement ne pouvait pas tomber mieux que ce samedi 2 juin 2012 à la salle de spectacle de Douala-Bercy. L’artiste à l’honneur reçoit un disque de diamant. Une distinction de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem). Cette distinction vient retrouver l’artiste hissé au sommet de 40 années de carrière musicale, avec au passage une médaille d’honneur reçue du chef de l’Etat en 2009. « Mot’a Muenya », comme on aime à l’appeler, reçoit en outre ce samedi, une statue de bronze de lui, offert par Mouliom Yaya, un sculpteur. Douala-Bercy offre au chanteur un micro.

Dans l’élégance qu’on lui connait, Ekambi Brillant est décidé à faire le show à cette soirée à lui consacrée. « Painting Ekambi Brillant » s’ouvre autour de 22 heures sur une prière du pasteur Mokilo. La musique prend ensuite droit de citer. L’artiste Joe Etondey monte sur scène. Il est accompagné à la guitare par Francis Njoh. Les deux musiciens ramènent le public dans les rythmiques d’un makossa très ancien. Queen Eteme apporte de sa voix à l’hommage rendu à l’icône. Elle interprète le titre « Ca va aller » et reprend deux chansons de son album à venir.

On passe de la musique à la mode. La styliste modéliste Esterella fait défiler la collection « Histoire d’une icône ». Les tenues conçues pendant un mois retracent la vie de scène de l’artiste. On reconnait sur les vêtements arborés par les mannequins, le visage d’Ekambi Brillant. Le chapeau, les lunettes et la cape qui rentrent dans le look de l’artiste sont aussi représentés. Vers 22 h 40, la star de la soirée fait une brève apparition avec une cape bleue, puis disparait.

Un artiste, une histoire, une légende

A minuit, Ekambi Brillant réapparait, tout de blanc vêtu. Son chapeau et ses lunettes en bonne place. Le bal s’ouvre par le titre « Ngon’a ba iyo ». Jackson Berry pilote l’orchestre. Guitare, batterie et saxophone s’accordent en harmonie avec le chant. Le makossa est servi. De l’ambassy bey aussi, à travers le titre « Ngon’alo ». Jacky Biyo fait un featuring avec Ekambi. Les musiciens s’arrêtent un moment. L’un d’eux se rapproche de l’artiste et chuchote à son oreille. Ekambi Brillant dévoile le secret de la conversation au grand public. « Il me demande la chanson qui suit. J’espère qu’ils vont tenir 40 ans beau et fort comme moi », indique celui qui a toujours lutté pour la valorisation de l’artiste. Un message signé de lui défile en arrière scène. « Je veux que les gens sachent que derrière un artiste il y a une histoire, une légende».

Dans la dernière articulation de la soirée, le painting, le plasticien Ngambi Elie Walter, alias New, dévoile quatorze toiles. Elles relatent la vie de jeunesse et de scène de l’artiste. Elles parlent également de ses rencontres avec Manu Dibango, Roger Milla, Dinaly, Aladji Touré, Richard Bona, Annie Anzouer et bien d’autres. « Vous avez déjà vu un disque de diamant, regardez-alors, les lingots d’or », se réjouit Ekambi lorsqu’il reçoit la distinction.

Il tient le joyau entre ses mains et clôture la soirée avec les chansons « Musoloki » et « Muna Mouto ». Le public quitte la salle autour de 2 h avec cette déclaration de Paulin Edou Edou, le directeur général de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) : « Ekambi c’est comme le vin, plus il est vieux, plus il est succulent. Célébrez Ekambi, c’est célébrez un grand homme, le talent africain ».

Mathias Mouendé Ngamo