« Mami buyam Sellam » réclame son dû
- 13 avril 2012
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Théâtre. La troupe du lycée technique de Douala-Bassa a représenté la pièce « Vivre mort » mardi dernier à l’Institut français de Douala. Salle de spectacle de l’Institut français de Douala ce mardi 10 avril 2012, il est environ 20 heures. Des élèves du lycée technique de Douala-Bassa sont sur les planches. Ils sont venus participer au festival de théâtre « Ados en scène ». La pièce représentée ce soir est une adaptation du texte « Vivre mort » de la camerounaise Mercedes Fouda. Le script de l’auteure retrace l’histoire d’une « Buyam Sellam », femme qui achète et revend des vivres dans les agglomérations. Elle se retrouve aux prises avec les employés d’un chantier en construction qu’elle ravitaille habituellement en mets. Elle réclame son dû à Moundi, le contremaître dudit chantier. Ce dernier refuse de payer. La revendeuse est dans tous ses états. Elle est accompagnée dans son mouvement de revendication par les employés, un peu craintifs. Les élèves du lycée techniques de Douala-Bassa mettent du leur dans la représentation de « Vivre mort ». Le but est de retenir l’attention du jury et être sélectionnés pour la grande finale samedi prochain. Le décor de la scène est le premier élément qui capte l’attention. Sur le plancher, on peut voir une échelle, du papier ciment, des parpaings, des seaux, une truelle. Les employés sont à pied-d’œuvre. Une véritable ambiance de chantier. Chaque élève marque son passage devant le public par sa manière de se glisser dans la peau de son personnage. Un des acteurs joue les donneurs de leçons, un autre adopte la posture du philosophe. Un autre encore toujours dubitatif, est acquis à la cause du patron. L’interactivité entre les comédiens témoigne d’une probable complicité nourrie, lors de la préparation de la représentation. « Vivre mort » est interprétée dans un langage soutenu, mais quelques phrases en pidgin prononcées par la Buyam Sellam viennent resituer le contexte dans lequel se déroule l’action. La pièce a également le mérite de présenter cette permanente lutte des classes entre les plus nantis et les démunis. « Vivre mort » a été écrite en 1997 lors d’une résidence d’écriture à Dschang, à l’Ouest du Cameroun. Son auteure Mercedes Fouda est lauréate des championnats du monde d’orthographe en 1998. Mathias Mouendé Ngamo