Ils ont pris part à des formations pratiques en agroforesterie, semences et irrigation agricole dans le cadre du projet Pdti.

Ils sont une quarantaine de jeunes à l’école de l’entreprenariat agricole durable ce jeudi 29 juin 2023. Seulement, la formation ne se passe pas dans un amphi ou une salle de conférence comme à l’accoutumée. Ils sont plutôt déployés sur un site expérimental dans la banlieue de Yaoundé la capitale du Cameroun, plus précisément au quartier Mbasan, à 5km de Nkoabang. Entourés de bananiers et palmiers, les jeunes âgés de 18 à 35 ans sont munis de pioches et autre outils de travaux champêtres.

Tandis que les uns creusent des trous dans le sol, d’autres s’occupent d’y implanter des boutures de manioc ou des semences de maïs et pomme de terre, des bananiers-plantain. Non loin, le cours pratique sur l’agroforesterie met en lumière d’autres apprenants qui mettent en terre de jeunes plants de cacaoyers, safoutiers, papayers et « ndor ». Les tuyaux disposés ça et là sont utilisés par d’autres jeunes encore qui s’adonnent aux techniques d’irrigation.

Les cours pratiques se déroulent sous la supervision d’experts commis dans le cadre du Projet de déploiement des technologies et innovations pour le développement durable et la réduction de la pauvreté (Pdtie). On retrouve dans la liste, des experts du Ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) à l’instar de Marthe Eone.

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Agriculture durable

Sur le terrain de l’agriculture écologique à Yaoundé

«Avec ce que j’ai reçu comme formation, je suis bien outillée. Je peux mettre en pratique. Je peux commencer à petite échelle et au fur et à mesure quand j’augmente mon capital, je peux créer des emplois et former d’autres personnes aussi pour développer davantage l’économie du pays »,

soutient Emilie Barbara Magni Bassi. Cette participante ambitionne de créer un petit groupe de jeunes dans son village dans le Moungo pour les former, afin qu’ils puissent bénéficier des mêmes connaissances.

Cette formation de terrain sur les pratiques de l’agriculture écologique portant sur l’irrigation agricole, les semences et l’agroforesterie est la phase pratique d’une formation entamée en salle le 26 juin 2023 au Centre spirituel Jean XXIII de Mvolye. Elle s’est achevée vendredi 30 juin. Elle est mise en œuvre par l’Institut de la francophonie pour le développement durable (Ifdd), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) en partenariat avec l’Université Kongo en République démocratique du Congo (Rdc), Eden Africa et Ingénieurs Sans Frontières au Cameroun.

Ce consortium est conjointement soutenu par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Oeacp) et l’Union européenne (Ue) dans le cadre du Fonds ACP pour l’Innovation, une des composantes du Programme de Recherche et d’Innovation de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, apprend-on.

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Soutenir la sécurité alimentaire

formation en entreprenariat agricole durable

« La formation des jeunes dans des secteurs majeurs pour le développement durable doit être appréhendée comme un investissement productif et en d’autres termes en valorisant les facteurs qui impulsent l’autonomisation économique et sociale et qui réduisent la vulnérabilité écologique. Cette formation pratique et écologique que nous avons souhaité axée à la croisée de la science, de l’entrepreneuriat et de la durabilité de l’agriculture  pour soutenir  la sécurité alimentaire dans nos territoires mais aussi l’insertion professionnelle des jeunes », a expliqué Tounao Kiri, le coordonnateur principal de l’Ifdd. Qui relève l’impact des changements climatiques sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.

« L’écrasante majorité des produits que nous mangeons provient d’une agriculture intensive. Cette agriculture, tel qu’elle est pratiquée depuis les années 60, a certes des rendements extraordinaires. Mais elle détériore, voire détruit les sols, pollue l’atmosphère par des émissions de gaz à effet de serre, gaspille des ressources naturelles comme l’eau et participe à la disparition des écosystèmes. Paradoxalement les niveaux élevés de faim et de malnutrition persistent », a appuyé Joël Hervé Nguenkam, le directeur des relations avec l’Organisation internationale de la francophonie, correspondant national de la République du Cameroun auprès de l’Oif-Minrex.

Il rappelle que selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), 811 millions de personnes souffraient de sous-alimentation en 2021, soit une personne sur huit sur la planète, et une personne sur quatre en Afrique subsaharienne.

Mathias Mouendé Ngamo