Douala : Un litige foncier à l’origine des casses au “Camp Yabassi”
- 2 novembre 2022
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Les forces de maintien de l’ordre ont fait usage des gaz lacrymogènes et des balles blanches pour disperser la foule lors de l’opération des démolitions de maisons mardi 1er novembre 2022.
Un gaz irrite les narines et la gorge au passage au lieu-dit dépôt de planche quartier “Camp Yabassi” dans le 2ème arrondissement de la ville de Douala, ce mardi 01 er novembre 2022. Le décor est tout aussi saisissant. Des maisons ont été rasées. Le sol est recouvert de morceaux de planches, de bouts de tôle et autres débris de parpaing. Les habitants massés dans le coin sont inconsolables.
C’est qu’autour de 6 h, ce secteur de la capitale économique a connu des démolitions. Des familles surprises par l’arrivée de gros engins ont vu leur domicile entièrement ou partiellement détruit. La police qui encadrait l’opération a du faire usage de gaz lacrymogène et de tirs de balles blanches pour disperser la foule en furie. A l’origine de ce déguerpissement, un litige foncier qui oppose un particulier aux riverains. Le particulier réclame 720 m² de terrain aux riverains qui soutiennent s’être établis sur les lieux depuis une soixantaine d’année.
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Les pleurs des victimes
Abel Kotto, malvoyant âgé de presque 60 ans, a été sorti manu militari de sa maison pendant qu’il dormait encore. Il dit n’avoir reçu aucun avertissement de déguerpissement. « On ne m’a jamais rien dit. Même pas un préavis de déguerpissement. Ils sont arrivés et on commencé à mettre les gens dehors. Je n’ai rien pris », explique t-il. Il fait savoir qu’il a engagé la procédure pour l’obtention d’un dossier technique. Des levés topographiques et des mises en valeurs ont été effectués dans ce terrain querellé, mais des opérations de casses ont eu lieu malgré la procédure engagée par sieur Abel Kotto, a-t-il laissé entendre.
Près de lui, Claude Enock, un autre habitant victime des casses, fouille dans les décombres pour tenter de récupérer les morceaux de tôles et planches recyclables. Sa maison a été partiellement démolie. Il était au à son lieu de service lorsqu’il a reçu un coup de fil lui indiquant que sa maison sera démolie. « On nous a pris au dépourvu. Nos choses sont bouleversées. Je ne sais même où je vais dormir ce soir. Ils n’ont pas avertis », se lamnete -t-il, la mine serrée.
Tenue à une bonne distance après les démolitions, Lydienne Kotto, la propriétaire de plusieurs maisons d’habitation dit être confuse. « Nous sommes en procès et n’avons pas été notifiés qu’il y aurait une descente ce jour pour montrer les limites que ce particulier réclame. Lorsqu’il y a une situation, il faut au moins qu’on nous dise si on a gagné le procès ou pas », explique la bailleresse. Elle indique que les maisons établies dans ce secteur ont été construites depuis plus de 60 ans.
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“Une affaire qui remonte à 2020″
Informé de la situation, le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 2ème accompagné du chef du quartier est descendu sur les lieux. Pour le chef du quartier Camp Yabassi, la population n’a pas eu la bonne information.
« C’est une vieille affaire qui date de 2020. La population n’a pas la bonne information. C’est que personne ne connaissait les limites des casses. Le monsieur veut ses 720 m² qui restent. C’est ce qui vient de se passer »,
a laissé entendre Sa Majesté Jean-de-Dieu Essomè Kotto Dibango, le chef traditionnel de 3ème degré du quartier Camp Yabassi.
Lors de cette opération de casse, les forces de maintien de l’ordre composées de policiers, gendarmes ainsi que des éléments de l’anti-émeute ont fait usage de gaz lacrymogène et des balles blanches pour disperser les populations qui s’opposaient aux casses menées par les engins de la mairie de la ville de Douala.
Moustapha Oumarou Djidjioua