Prime de l’excellence. Plusieurs manifestations d’étudiants, dont les noms ont été ignorés dans les listes des bénéficiaires à la bourse.   Les paiements de la prime d’excellence académique n’ont pas débuté à l’université de Douala vendredi, 29 juillet 2011, comme annoncé. L’on a plutôt assisté à des manifestations d’étudiants mécontents devant le bâtiment abritant le rectorat. Il est environ 12 heures, lorsqu’arrive un groupe de l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique (Enset). Ces manifestants dénoncent l’oubli des filières Génie électrique, Génie civil, Génie mécanique et Techniques administratives de l’Enset. « Nous avons aussi droit à cette prime. Le directeur de l’Enset nous a dit qu’il avait transmis au rectorat tous les documents nécessaires », indique Alex Kamga, étudiant en 3ème année de Fabrication mécanique. Autour de 14 heures, une autre vague de protestataires arrive et entonne l’hymne national du Cameroun devant les services du recteur de l’université de Douala. Ce sont pour la plupart des étudiants en Master 1 et Master 2 de la faculté des sciences juridiques et politiques. « Nous avions été ignorés l’année dernière. Aucune de nos requêtes n’avait abouti. Cette année nous sommes plus mobilisés », grogne un étudiant de master 2 en droit international public. Sur le babillard pourtant, il y a une liste de 11.011 étudiants bénéficiaires de la prime de l’excellence. Mais à côté une autre comporte les noms « rejetés ». Au total 3694 noms épinglés pour « niveau d’étude non éligible », « doublon » ou « matricule absent ». « Je ne comprends rien, je suis pourtant régulièrement inscrit », crie un étudiant en niveau 3 Géographie. Une réunion  de crise s’est tenue entre le recteur de l’université, le Pr Bruno Bekolo Ebe, le directeur de l’Enset, Claude Bekolo et le président des étudiants de cette école, Martin Zanga. Ce dernier a rapporté à ses camarades mécontents que : « Le recteur affirme avoir transmis au ministère de l’Enseignement supérieur toutes les listes mises à sa disposition par les chefs d’établissement. Il a aussi promis d’adresser une liste additive. » Martin Zanga demeure toutefois sceptique. « On nous demande de patienter, mais on ne nous donne pas une date précise. Qu’on nous donne ce qui nous revient», se plaint-t-il. L’université de Douala a reçu un montant global de 550.500.000 F.Cfa pour le payement de cette prime d’excellence de l’année académique 2009-2010. Le personnel temporaire toujours en grève D’autres mouvements d’humeur d’étudiants ont été observés dans l’enceinte du campus 1 de l’université de Douala le lundi 1er août 201, date du début des paiements des bourses. Les manifestants ont scellé la grande grille du campus. Un important dispositif des forces de l’ordre a été déployé pour encadrer le mouvement. Les policiers équipés de boucliers, de casques et de matraques n’ont pas chargé. Le recteur de l’institution, le Pr Bruno Bekolo Ebe, est resté dans son bureau, toute la journée de lundi. Devant les agitations des étudiants, les agents de la sécurité de l’université sont restés indifférents. « Vu la décision du recteur de se séparer de nous, nous n’avons plus le droit de prêter main forte à l’institution. Nous regardons sans rien faire. Le patron de l’université a dit qu’on va nous verser nos droits, puis se séparer de nous. Nous attendons nous aussi de passer à la caisse », avance Jean Baptiste Bilong Nwaha, représentant du personnel temporaire de l’université de Douala. 268 au total, le personnel temporaire est en grève depuis plusieurs mois. Ils dénoncent un « licenciement abusif ». Certains des revendicateurs ont exercé comme temporaire pendant près de huit ans à l’université de Douala. Sans changement de statut. Les journées à l’université de Douala depuis vendredi 29 juillet 2011, se déroulent sous un climat de tension. On craint le pire à tout moment. Mathias Mouendé Ngamo