Festival. La caravane de la 8ème édition s’est déployée dans les artères de Bonabéri samedi 05 mars dernier.   En première ligne, trois « fontélé » (gardiens de la tradition) vêtus de feuilles de bananiers séchées, donnent le pas. Une équipe fanfare suit. Des carrés de femmes et jeunes filles déguisées et moulées dans de grandes robes à cerceau tiennent chacune un sifflet à la bouche. De petites ombrelles en mains. Les sonorités des fanfares, des percussions et des sifflets créent une rythmique très cadencée qui endiable tout le groupe. La caravane du carnaval de Douala vient d’entamer son périple dans les artères de Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème. La canicule est encore suffocante sur la place de Bonassama. Il est 16h30 minutes lorsque le convoi attaque le trajet par la nouvelle route. Au lieu dit « Cimetière », une sorte de train à roues de la compagnie de téléphonie mobile Orange Cameroun rejoint les rangs. La locomotive diffuse des musiques bien connues du terroir.   Une équipe du commissariat central n°5 régule la circulation et assure la sécurité. Au lieu dit « Grand Hangar », des motos taximen tentent de dribler la vigilance des policiers pour se faufiler entre les festivaliers. Vêtus de leurs kimonos noirs et blancs, des « disciples » du « Bonendale Karaté Club »  les dissuadent. Des élèves du Collège privé Nguesson Charles (Cpn) et de l’Institut Moderne Polyvalent (Imp) animent les rangs. Ils ont arboré chacun ses robes de circonstance et des taches de peinture sur le visage pour déguisement. Quelques enseignants sont dissimulés dans le lot. Un œil sur leurs poulains, bien évidemment ! L’animation est relevée. De l’abélé, du bikutsi, du makossa, des musiques religieuses et des musiques populaires. Tout y passe. Les mannequins ne se gênent pas pour marquer un arrêt et esquisser quelques pas de « Pinguiss » ou de Benskin. On fredonne du « Soulevez ! Soulevez ! », une ritournelle populaire très mimée par les femmes lors de la célébration de leur journée le 08 mars. La caravane attire du monde. A certains carrefours, les habitants sont massés le long des trottoirs. Des tout-petits, âgés de dix ans en moyenne, s’invitent dans les rangs. Ils accompagnent les festivaliers, sans même avoir idée de l’itinéraire. « Hé regarde, les ndjoundjou kalaba », s’écrie l’un des gosses. Il vient d’apercevoir dans la file, des hommes sur échasses. Des patineurs distribuent de l’eau et des morceaux de sucre pour permettre aux dames de tenir bon et de couvrir les près de 5 kilomètres de trajet prévu. Aucune escale. Pas d’incident enregistré à la fin de la marche vers 18h40 minutes à la place de Bonassama où un concert live clôture les festivités. Mathias Mouendé Ngamo