Accusés de sorcellerie, ils se défendent
- 9 janvier 2014
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Buea. Quinze habitants du quartier Tolè, dont les maisons ont été détruites, ont porté plainte. Les habitants de Tolè ont fait une bien curieuse découverte, mardi 07 janvier 2014. Les témoignages rapportent que huit jeunes se promenaient dans la rue vers 14 heures, lorsqu’ils ont entendu des cris qui s’apparentaient à ceux d’un nouveau-né. Les cris provenaient de l’une des maisons saccagées par les populations locales il y a trois jours. Les jeunes hommes ont alerté les autres habitants et ont investi la maison en ruine. « Nous avons découvert que le bruit provenait du plafond. Il y avait là bas, un gros cadenas attaché avec un fil de couleur noire. Paul Wokam, le sous-préfet de Buéa, est descendu sur les lieux avec une forte délégation administrative. Il a souhaité emporté le cadenas avec lui. Les populations furieuses s’y sont opposées. Elles ont délié les ficelles et ont mis le feu sur « le cadenas mystique ». Le climat n’est visiblement pas encore à l’apaisement dans la localité de Tolè. Les personnes accusées de pratique de sorcellerie sont toujours réfugiées chez des proches, loin de Tolè. Une source à la sous-préfecture de Buéa a indiqué que quinze de ces personnes ont porté plainte pour demander réparation du préjudice dont elles ont été victimes. « Les plaignants ont dit qu’ils sont en danger et ont soutenu qu’ils ne pratiquent pas la sorcellerie», rapporte notre source. Le reporter a par ailleurs appris qu’une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les auteurs du vandalisme et voir ce qu’il en est des accusations de scènes de sorcellerie. C’est l’une des résolutions qui a été prise lors d’une concertation entre les autorités administratives de la région du Sud-Ouest et les représentants de Tolè. Il a été également décidé à cette réunion, la création d’un poste de police à Biwiyuku, un village situé à quelques encablures de Tolè. « Il y aura cinq policiers en poste. Ils seront rejoints par cinq autres policiers la nuit tombée. Ils ont pour mission d’assurer la sécurité des personnes et la protection des biens», a expliqué un responsable administratif de Buéa, présent aux travaux. Le rapport de la commission d’évaluation mise sur pieds après le sinistre a fait état de 19 infrastructures (maisons et boutiques) saccagées à Tolè. On se souvient qu’entre vendredi et dimanche 05 janvier 2014, les jeunes du quartier Tolè ont saccagé et brûlé des maisons et autres biens de personnes soupçonnées de pratique de sorcellerie. Quelques jours auparavant, un homme s’était tenu au carrefour avec une bible à la main et avait avoué appartenir à une secte. Il a par ailleurs cité des noms des personnes qui, d’après lui, appartenaient à la même secte. Les populations du quartier ont alors décidé d’expulser « ces personnes « qui freinent le développement de Tolè et de ses ressortissants». Mathias Mouendé Ngamo