Un enfant de 12 ans bastonné par sa mère et son oncle
- 16 mars 2012
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Maltraitance. Junior S. qui présente plusieurs écorchures sur le corps a été déshabillé, ligoté et sévèrement battu par ses parents au quartier Bonendalè, par Bonabéri. Etalé sur un lit aux urgences de l’hôpital de district de Bonassama ce mercredi 15 mars 2012, Junior S., âgé de 12 ans, a le corps entièrement recouvert d’écorchures. A voir toutes les cicatrices qui donnent une autre pigmentation à son dos, ses bras, ses fesses ou ses pieds, on croirait que l’enfant a été minutieusement mutilé à l’aide d’une lame de rasoir. Et c’est avec beaucoup d’émotions et une lourdeur dans la voix que le petit garçon dévoile ce qui lui est arrivé quelques jours plus tôt. Junior S. a été copieusement bastonné samedi 10 mars 2012 par sa mère et son oncle au domicile familial, sis au quartier Bonendalè, dans l’arrondissement de Douala 4ème. Tout aurait commencé le soir du vendredi 9 mars, alors que Junior revenait des cours avec des amis. Les compagnons de route ont décidé d’effectuer une petite promenade au lieu-dit « Ministère du soya » au quartier Ndobo à Bonabéri. Ils se sont séparés autour de 18 heures. Junior est retourné chez ses parents et a passé la nuit sans être inquiété. C’est au réveil le lendemain samedi 10 mars 2012, que sa mère et son oncle se seraient rués sur lui, l’assénant de coups de fouet. « Des voisins ont dit à ma mère que j’étais allé à la gare routière. Quand je me suis réveillé le samedi matin, ma mère m’a déshabillé. J’étais entièrement nu. Elle m’a attaché les mains et les pieds. Elle m’a fouetté à l’aide d’un tuyau à gaz. Elle m’a aussi battu avec un bâton. Mon oncle m’a également bastonné», raconte Junior S., en présentant des séquelles. Le petit garçon a en outre indiqué qu’il a passé les journées de dimanche et lundi à la maison, se tordant de douleurs. Il s’est rendu mardi à son école, pour passer les compositions. « Mes amis ont crié quand ils m’ont vu. On m’a dit que je ne pouvais pas composer dans cet état là. C’est une dame du service sociale qui m’a conduit à l’hôpital », ajoute Junior. Des gardes malades à l’hôpital de district de Bonassama ont affirmé que Junior marchait à peine lorsqu’il a été admis aux urgences mardi, autour de 15 heures. Depuis son admission dans la formation hospitalière, les frais de soins sont pris en charge par l’Etat du Cameroun. Des gardes malades aux urgences ont du cotiser pour acheter des babouches au petit garçon. La maman de Junior a effectué plusieurs visites à l’hôpital, sans poser aucune action forte. L’oncle quand à lui est passé une fois, un peu plus discrètement. « Il m’a remis la somme de 500 F. Cfa », indique la victime. A écouter des gardes malades visiblement très remontés, des gens auraient pu s’en prendre à ce « bourreau » s’ils avaient su qu’il s’agissait de lui. Le reporter a appris que Junior S. habite avec sa mère et son oncle depuis le décès de son père géniteur il y a quelques années maintenant. L’enfant a confié qu’il est souvent battu par ses parents, mais que c’était la première fois qu’ils l’infligeaient une telle « correction ». Mathias Mouendé Ngamo