Politique. Arrêtés le 20 mai 2011 à Douala, ils ont séjourné à la police judiciaire et à la gendarmerie.     Solomon Amrakaï Bara, Idrissa Assan et Adraman Mamat, âgés entre 21 et 24 ans, militants du Cameroon people party (Cpp), le nouveau parti politique de Kah Walla, ont recouvré la liberté  jeudi 26 mai 2011, aux environs de 14h30. Ils ont rejoint leurs camarades de parti, après avoir été entendus dans la matinée par le procureur de la République. Le magistrat leur a signifié qu’ils sont libres certes, mais restent à la disposition du parquet. « Le procureur nous a dit que nous pouvions partir, mais que nous pourrions être rappelés en cas de besoin », affirme Solomon Amrakaï Bara, 21 ans. Joseph Som 1, le secrétaire général du Cpp, soutient que ses camarades ont été déferrés au parquet pour  non présentation de la carte nationale d’identité et propagation de fausse nouvelle. Les camarades de parti de Kah Walla, tous des pêcheurs de profession,  avaient été arrêtés par des gendarmes le vendredi 20 mai 2011 à la place de l’Udéac à Douala, alors qu’ils distribuaient des flyers du Cpp pendant le défilé. « Nous avons été menottés et conduits à la brigade de gendarmerie du port sud. Le lundi, nous sommes emmenés à la légion du Littoral à Bonanjo. En l’absence du commandant, nous sommes ramenés à la brigade. Le lendemain, c’est le déferrement au parquet. Le procureur de la République indique qu’il ne dispose pas d’éléments suffisants pour nous inculper. La garde à vue est donc prolongée pour complément d’informations », raconte Idrissa Assan, âgé de 22 ans.  Le mardi 24 mai, les trois gardés à vue sont transférés à la division régionale de police judicaire où ils passent la nuit. Le lendemain, ils retournent au parquet avant d’atterrir une fois de plus à la  brigade de gendarmerie du port sud. Leur libération est intervenue jeudi après un énième passage devant le procureur de la République. Les trois compagnons de misère disent n’avoir jamais été brutalisés au cours de leur détention. Cependant, les visites étaient très sélectives. « Les deux premiers jours, nous avons été traités comme de vulgaires brigands. Mais après ça c’est calmé », relève Idrissa Assan. Une autre militante du Cpp, Anne Zepop, avait été interpellée le 20 mai dernier à Dschang alors qu’elle distribuait des flyers lors du défilé. Cette étudiante de biochimie à l’université de Dschang avait été placée en garde à vue au commissariat spécial de la ville et libérée le 23 mai.   Mathias Mouendé Ngamo