30 militaires agressent à Bonabéri
- 1 décembre 2013
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Douala. 30 hommes en treillis ont molesté des employés et des usagers de la station service Petrolex, et ont emporté portables et argent lundi 25 novembre 2013. Près de 30 hommes vêtus en treillis militaires, non encore identifiés, ont molesté des employés de la station-service Petrolex située au lieu-dit Bojongo à Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème, lundi 25 novembre 2013. Les militaires armés de gourdins se sont aussi attaqués aux usagers assis dans des véhicules venus se ravitailler en carburant. Les victimes ont été dépouillées de leurs téléphones portables et de l’argent. Les assaillants ont en outre emporté un ordinateur portable et la recette de la mi-journée de la station-service, estimée à près d’un million de F. Cfa. Adolphe Tekam et François Wembe, tous deux pompistes, s’en sont tirés avec des ouvertures sur le crâne. Bruno Apah, un autre employé, a saigné abondamment du nez après la bastonnade. Conduit à l’hôpital de district de Bonassama, il a passé un scanner. Ses jours ne sont pas en danger. Selon les témoignages, les hommes en tenue ont encerclé la station service Petrolex autour de 16 h ce lundi-là. Un petit groupe, armes aux poings, a pris position à l’entrée de la station près de la chaussée, pour tenir la population à bonne distance. Les employés en service dans la boutique de Petrolex se sont enfermés de l’intérieur. Les militaires ont roué de coups les pompistes et les laveurs en faction. Certains employés ont fui pour trouver refuge dans les vestiaires. Ils ont été rattrapés et molestés à leur tour. Le sang maculait les lieux lundi soir. « Les militaires ont visité tous les bureaux. Pendant que certains nous frappaient, d’autres nous fouillaient les poches. Ils m’ont piétiné la tête avec leur chaussure », témoigne Adolphe Tekam, une victime. « On a frappé sur un collègue à tel point que je ne croyais pas qu’il pouvait encore vivre. On criait ‘’sauvez-nous !’’. Mais il n’y avait personne pour venir en aide», raconte une autre victime. Expédition punitive Le chef de station de Petrolex, enfermé dans un bureau, a appuyé le bouton d’arrêt d’urgence. Il a contacté Emile Wendeu, le gérant de la station, absent. Le responsable a à son tour alerté les forces de l’ordre. Les gendarmes de la brigade de Bojongo, ceux de la brigade de recherches et de la Compagnie de Bonabéri sont descendus sur les lieux. Mais les militaires étaient déjà repartis, en courant. Leur opération a duré une dizaine de minutes, a-t-on appris. Un constat d’huissier a été effectué. Les responsables de la station ont saisi la Compagnie de gendarmerie et la Sécurité militaire (Semil). Les employés de Petrolex ont été auditionnés à la Compagnie de gendarmerie mardi 26 novembre 2013. D’après les explications des employés de Petrolex, il s’agirait d’une sorte d’expédition punitive. Ils indiquent que quelques jours avant l’attaque, (vendredi 22 novembre 2013, ndlr), un des assaillants a eu un accrochage avec un taximan à la station. Il a tendu une pièce de 500 F. Cfa au taximan qui l’a transporté, et a réclamé de recevoir 400 F. Cfa pour remboursement, payant de ce fait la course à 100 F. Cfa. Le taximan a précisé que le transport coûte 200 F. Cfa. Furieux, le client vêtu en tenue de l’armée marine a roué le conducteur de coups de poings. Les pompistes ont couru au secours du taximan. Le militaire les a promis de revenir prendre sa revanche. Mathias Mouendé Ngamo