Découvertes macabres dans une broussaille à Sikoum

Un homme vivant ligoté et mal en point a également été découvert dans une broussaille de Sikoum, non loin de l’ancien péage d’Edéa.

Trois cadavres en décomposition, un squelette humain et un homme vivant, mal en point et ligoté ont été découverts dans une broussaille à Sikoum. Ce village est situé dans l’arrondissement de la Dibamba, dans le département de la Sanaga maritime au Cameroun. Les découvertes macabres ont eu lieu entre le 11 et le 14 février 2025. Les corps étaient disséminés à divers endroits. La nouvelle, avec des éléments approximatifs et inexactes, a d’abord fait le tour des réseaux sociaux. L’onde de choc a gagné progressivement Sikoum et le reste du pays.

Dans les faits, tout part de la disparition le 10 février d’un fils du village Sikoum, un mototaximan nommé Thomas Behay. La famille et le comité de vigilance se lancent à sa recherche. Son corps est retrouvé dans un bosquet, à quelques cent mètres seulement de l’ancien péage d’Edéa sur la nationale n°3. La dépouille de celui qui était connu sous le pseudonyme de ‘’Muna’’ a été récupérée par la famille éplorée et portée en terre. 

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Le survivant a rendu l’âme

A plus de cent mètres d’intervalle du site où a été découvert le corps de Thomas, les populations de Sikoum, dans leur battue, sont tombées sur deux autres dépouilles non identifiées en état de décomposition avancée et sur un squelette humain. Un procureur descendu sur le site a ordonné le 13 février 2025 l’inhumation des dépouilles et du squelette humain dans une fosse commune, apprend-on. Dans un coin de la broussaille de Sikoum, les populations ont découverts également un homme vivant, mal en point et ligoté.

On ne sait pour l’heure pas grande chose de ce qui est ressorti de son exploitation par les forces de sécurité. Tout juste que le nommé Hassane a été secouru en présence des gendarmes. Il a été transporté dans un hôpital de Douala pour des soins. Il a malheureusement rendu l’âme. Les enquêtes se poursuivent pour faire la lumière sur toutes ces horreurs et mettre la main sur les auteurs. De source sécuritaire, des sévices corporelles ont été décelées sur les différentes dépouilles et sur Hassane. Le reporter a appris la tenue d’une réunion de sécurité présidée mercredi 19 février 2025 par le préfet de la Sanaga maritime, Cyrille Yvan Abondo.

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L’insécurité règne en maître à Sikoum

On se souvient que le même préfet avait déjà tenue une réunion de sécurité du genre en 2023 à Edéa avec les chefs traditionnels des villages situés le long de la nationale n°3 qui relie Douala et Yaoundé. Au centre des travaux, les autorités traditionnelles déploraient l’insécurité galopante. Des cas de vols, agressions et tueries ont été cités en nombre. Ce jour-là (15 mars 2023, ndlr), le chef de Sikoum a déploré des infiltrations quotidiennes dans son village. Il a indiqué que des conflits à la machette étaient souvent enregistrés entre les populations de Dizangue et Sikoum. Pour le chef, l’opération d’identification des habitants est devenue difficile avec la venue de nombreux déplacés internes et des populations d’autres contrés. Bien qu’ayant initié un recensement en 2018 et 2019, le chef s’est dit incapable d’affirmer connaitre sa population.

« On ne peut faire des identifications tous les jours. Il y a des maisons où il y a 25 personnes à l’intérieur, pourtant on connait un seul propriétaire. Souvent lors des identifications, il y a des personnes qui n’ont ni carte d’identité, ni récépissé », a -t-il déploré. Pour tenter de juguler le phénomène, le chef de Sikoum avait à l’époque sollicité des rafles dans sa localité et la multiplication des postes de contrôle sur l’axe Douala-Yaoundé.

Plusieurs villages en proie à l’insécurité

«Il y a un espace dans Sikoum qui peut abriter un campement pour la brigade. Lorsque nous avons eu le Bataillon d’intervention rapide (Bir) en campement là-bas, même un rat ne passait pas », s’est remémoré l’autorité traditionnelle. Le visage de l’insécurité fait aussi peur dans les autres villages situés le long de «l’axe lourd » Douala-Yaoundé. Lors de cette réunion de sécurité de 2023, le maire de Ngwei annonçait la mort tragique d’un habitant égorgé dans sa plantation. Le chef du village Logbele avait lui aussi été appelé une fois à détacher un habitant attaché sur un arbre dans son territoire.

Mathias Mouendé Ngamo