La descente inopinée des agents de la police municipale pour le contrôle des permis de conduire des mototaxis et exiger le port des chasubles de la mairie a occasionné des heurts mardi 2 mars 2021.

Peu après 12 h, mardi 2 mars 2021, des agents de la police municipale de la ville de Douala ont effectué une descente inopinée et musclée au marché Mboppi pour contrôler les pièces de mototaxis et imposer aux conducteurs de motos d’arborer les chasubles de la mairie. En face, les conducteurs de motos ont opposé une résistance.

Un affrontement physique entre les agents de la police municipal et les « benskineurs » est aussitôt né. Ils en sont venus aux mains. Dans la rixe, un conducteur de moto a été copieusement tabassé par les agents de la police municipale. Il a perdu connaissance, indique un témoin de la scène.   

« Les agents de la police sont sortis soudainement pour arrêter les motos. Ils ont retiré les chasubles que les mototaximen de motos arboraient et imposer le port des chasubles de la mairie. A côté de cela, ils ont procédé au contrôle des permis de conduire. Ceux des conducteurs de motos qui n’en disposaient pas voyaient leurs engins saisis par la police municipale. Et la façon avec laquelle ces agents interpellaient les conducteurs de motos étaient brutale », déplore un conducteur de moto, courroucé.

Les mototaximen bloquent la route

Des mototaximen roulent en direction du carrefour Agip à Douala. Photo: Moustapha Oumarou

Pour exprimer leur mécontentement, les mototaximen ont bloqué la route qui relie le Carrefour Agip au marché Mboppi. Durant plusieurs heures, la circulation a été fortement perturbée sur cet axe routier. Les conducteurs de motos dans la foulé dénoncent les mauvaises conditions de leurs interpellations sur le terrain par les agent de la municipalité d’une part et demandent auxdits agents de leur permettre d’exercer leurs activité jusqu’à obtention de ce permis de conduire, d’autre part.

« Nous ne demandons qu’à travailler. Il est vrai que plusieurs conducteurs de motos ne disposent pas de permis de conduire, néanmoins, ils ont entamé les procédures pour avoir ces permis-là. Chaque camp de motos est en train de se mobiliser pour obtenir cette pièce. Maintenant, nous sommes dans ce processus et pendant ce temps, la mairie ne nous permet pas de travailler. Ils ne veulent même pas nous comprendre », déplore un autre mototaximan.

Anti-émeutes

Alertés de la situation, les éléments de Force de maintien de l’ordre (Fmo) du commissariat central n°1 de la ville de Douala appuyés par les gendarmes de la brigade territoriale de Mboppi, ont dû faire usage des gaz lacrymogène pour disperser la foule. Plusieurs conducteurs de motos ont été interpelés et leurs motos saisies. Un camion anti-émeutes de la police était encore présent sur les lieux plusieurs minutes après l’affrontement. Un pick-up de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir) de la police sillonnait encore dans les parages. La circulation a été rétablie.   

Moustapha Oumarou