Litige foncier. Les habitations ont été démolies par des « gros bras » dimanche 5 février 2012 autour de 4h. Cinq maisons d’habitation ont été détruites dimanche 5 février 2012 au quartier Ngodi à Douala, au lieu-dit « Ancien collège des travailleurs ». Les constructions toutes en matériaux provisoires ont été presqu’entièrement rasées. Il ne reste plus que des morceaux de planche et des déchets sur le site des casses. Selon les témoignages des déguerpis, les démolitions ont débuté autour de 4h30 mn dimanche, alors que tout le monde dormait encore. Des jeunes armés de gourdins, machettes et autres masses ont débarqué. Une vingtaine environ, ils se sont attaqués aussitôt aux habitations. « Lorsque les gens du quartier sont sortis, les casseurs ont commencé à leur jeter des pierres, en continuant les destructions », témoigne Clotilde Rose Wondjè, une des déguerpis. Elle relève par ailleurs que sa fille de 6 ans, la petite Lydienne Ebenye, a reçu un projectile sur la poitrine. « Il faut que je lui fasse une radio question de m’assurer qu’elle va bien », se plaint la dame. Les « gros bras » ont mis un terme aux casses seulement à l’arrivée des policiers du commissariat du 3ème arrondissement, alertés par les habitants. Ils ont pris la fuite. L’un d’eux, présenté comme le chef du groupe a été arrêté et conduit au poste de police. Rien n’a filtré de son audition. Les déguerpis ont passé la nuit du dimanche au lundi dernier chez des proches. Clotilde Rose Wondjè a pu rafistoler quelques bouts de planche pour fermer le pan de mur de son domicile démoli. Les sinistrés confient qu’ils sont établis sur un terrain qui a été racheté il y a quelques temps. Le nouveau propriétaire aurait donc demandé aux locataires de quitter les lieux, il y a deux mois. Certains habitants ont été dédommagés et sont partis. D’autres par contre ont demandé un moratoire. « Nous sommes en période de classe. C’est assez difficile de déménager maintenant avec les enfants. Nous avons supplié le nouveau propriétaire pour qu’il nous accorde un peu de temps et que nous libérons les lieux pendant les vacances. Il n’a pas accepté », déplore une locataire. Elle relève que les habitants déguerpis étaient établis là depuis près de 14 ans. Mathias Mouendé Ngamo