Spectacle. La compagnie Boutgnie a présenté la comédie musicale « Le grand blanc et la forêt » à l’Institut français de Douala samedi 5 mai 2012.   Le spectacle s’ouvre sur un bruit de ruissellement. Le décor est celui de la forêt. Trois habitants s’adonnent à la lessive, à la cueillette et au désherbage. Une musique en fond sonore donne la cadence à chacun des gestes des danseurs. La quiétude est vite interrompue par l’arrivée d’un homme de race blanche (Domi Govil). Il s’impose par sa taille, 1m96. Les habitants prennent la fuite. Le « grand blanc » s’arme d’une scie et abat des arbres. Il s’attaque aussi aux arbres sacrés. Les habitants reviennent à la charge et se battent pour sauvegarder leur milieu naturel. La forêt en elle-même se déchaîne. Il se met à pleuvoir. Les animaux sortent de leurs abris. Le « grand blanc »  s’endort et rêve. Sous forme de flash, des images défilent dans sa mémoire. En arrière scène, le rêve est retranscrit dans un documentaire présenté au public. Dans un premier flash, le « grand blanc » découvre la riche flore d’Afrique. Il est ensuite pourchassé avec des lances par les populations indigènes. Un autre flash présente le travail des forestiers, l’effort de reconstitution de la forêt. Dans cette vidéo, on présente le processus d’abattage des arbres et de transformation du bois, dans le respect des normes internationales. Hommage aux forestiers « Le grand blanc » vient de reprendre connaissance sur un fond de rythme bendskin. Les populations autochtones rappliquent. Une femme du groupe est soudaine prise d’amour pour le forestier blanc. Ses deux frères l’en dissuadent. « Il coupe nos arbres », s’exclament les deux hommes dans une chanson en langue locale. « Non, il en replante d’autres», précise la femme. « Mais que fait-il donc avec tout ce bois? », vocifèrent « les protecteurs de la nature ». « Des livres, des ardoises pour nos enfants, des maisons, des églises », explique la danseuse. Les deux hommes sont convaincus. Le « grand blanc » est porté en triomphe.    Le spectacle proposé ce samedi 5 mai 2012 est à la fois une comédie musicale et une représentation de danse contemporaine africaine. Il s’agit d’une représentation de la compagnie Boutnie. Selon, Pesana, la créatrice de « Le grand blanc et la forêt », ce spectacle est un hommage aux forestiers. Il veut amener l’homme de la rue à mieux respecter le bois et à mieux appréhender le travail de la foresterie. On pense toujours en Afrique que c’est un moyen pour décimer le bois en Afrique. Ces forestiers de nos jours remplissent les normes internationales. Ils savent qu’il ne faut pas couper les arbres sans les replanter, ne pas couper les arbres sacrés et travailler avec les populations. Mathias Mouendé Ngamo