Nicole Obele à l’école de la vie
- 21 octobre 2014
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Spectacle. La chanteuse a présenté son premier album « Suglu Ning » vendredi 10 octobre 2014, à l’Institut français de Douala. Lorsque Nicole Obele apparait sur la scène de l’institut français de Douala vendredi 10 octobre 2014, toutes les lumières sont tamisées. Il y a en fond sonore des gazouillements d’oiseaux. L’artiste est là ce soir pour présenter son premier album «Sughu Ning » (l’école de la vie), devant un public qu’elle connait bien à en juger par des salutations personnelles qu’elle dédie à quelques invités dans la salle. Mais tout n’est pas gagné d’avance. Nicole aura des efforts à fournir pour conquérir les spectateurs venus à sa découverte. Elle entame sa prestation dans un registre mélancolique, avec les chansons Motanayo, Maboya et Thank You. Les textes parlent de séparation et de puissance invisible. Les sons de guitare et piano prédominent. Dans l’orchestre constitué de sept musiciens et trois choeuristes, on retrouve trois guitaristes et deux pianistes. La scène est saturée, de l’avis d’un metteur en scène. Le quatrième titre interprété sous un fond de bikutsi est tout aussi mélancolique. La chanson est une dédicace à la fille de Nicole Obele, Nelly Phania, décédée il y a quelques années. Le cri de douleur d’une mère meurtrie retient l’attention du public. Nicole Obele est comme traversée par une onde de choc. Elle a les yeux fermés, comme pour cacher ses larmes. Quand elle les ouvre, elle fixe le plancher et quelques rares fois les spectateurs qui compatissent à son chagrin. A la fin de la chanson, l’artiste est toujours sous le coup de l’émotion. Elle reste calme. La salle lui redonne espoir en scandant son nom. Elle se reprend. Le partage d’émotions avec le public se limite à l’interprétation de cette chanson. « Utilise ta basse ! » Nicole Obele chante en bassa en ewondo, en fufuldé et en anglais, dans une voix qui n’est visiblement pas la sienne. Par moment, une voix un peu grave, plus chargée d’émotions s’impose. Mais la chanteuse la camouffle aussitôt et revient à la première voix. « Nicole utilise ta basse !!! », crie à tue-tête une dame dans le public. Elle a sans doute constaté que l’artiste touche bien plus les cœurs en chantant avec cette voix qu’elle combat. Rien n’y fait. Nicole Obele garde son registre vocal. Elle interprète d’autres chansons de son album sorti en 2013, sous la direction artistique du bassiste Etienne Mbappè. La chanteuse parle de la vie en communauté et fustige certaines pratiques. Elle rend un hommage à l’orchestre de l’université de Ngaoundéré. C’est dans ce chef-lieu de la région de l’Adamaoua qu’elle remporte en 1999, l’Epi d’or dans la catégorie Musique moderne au festival universitaire des arts et de la culture. Elle est en outre lauréate du concours national de la chanson Mützig en 2002. Mathias Mouendé Ngamo