«Une possible main criminelle »
- 19 juin 2013
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Etienne Tonfack. Le président de l’Association des menuisiers et tapissiers du marché Congo de Douala soupçonne des personnes tapies dans l’ombre. Comment avez-vous vécu l’incendie du marché Congo dimanche 9 juin 2013? On m’a appelé autour de 16 heures pour me dire que le marché Congo est entrain de brûler. J’ai emprunté une moto et je suis arrivé sur les lieux quinze minutes plus tard. J’ai trouvé que le marché était déjà consumé de moitié. En moins de 20 minutes, tout s’est embrasé. Il n’y avait pas de voie pour que les sapeurs-pompiers puissent se déployer facilement. Les gens qui ont pu sauver des meubles ont obstrué la route avec leurs marchandises. Le feu était intense. Le secteur des meubles et une partie du secteur textile ont été touchés. Près de 190 boutiques se sont consumées. On ne peut pas encore évaluer en termes de F. Cfa, les dégâts matériels. Actuellement, les vendeurs nettoient les décombres, en attendant si une mesure sera prise. Il y a quelques années ce secteur du marché avait été ravagé par un autre incendie… … Oui, c’est déplorable. Plusieurs fois nous avons demandé au gouvernement d’améliorer nos conditions de travail. Nous sommes établis ici en partie sur le terrain privé et en partie sur le domaine public de l’Etat. Nous payons les frais de locations aux particuliers qui y sont installés. Il n’y a pas de mesures de sécurité. Les bailleurs sont aussi responsables de cette situation. Ils ne collaborent avec nous pour la mise sur pied d’un système de sécurité. Ils ne veulent pas investir pour construire dans les normes. Quand on veut mettre quelque chose sur pied, on entend des commerçants dire « ce n’est pas toi mon bailleur ». Si c’était un terrain offert par l’Etat pour le marché, les commerçants se seraient mieux organisés. Depuis 2009 nous avons un dossier sur la table du délégué du gouvernement concernant notre recasement dans un autre site. Il y a des descentes sur le terrain, mais rien n’avance. Peut-être qu’avec cet autre incendie, les choses vont un peu bouger. Comment appréciez-vous la gestion des sinistres au marché Congo? Après le cas de l’incendie survenu en 2010, la Communauté urbaine de Douala a ouvert des issues de secours dans le marché. Le recasement de 2010 a été cordonné par l’association des commerçants. Mais nous pensons que l’incendie peut être causé par une main criminelle. Il y a une semaine, des gens qui se discutent les boutiques sont venus avec des documents pour sommer les commerçants de déguerpir. Ils ont dit qu’ils payaient la location à un autre bailleur et que ces boutiques les appartenaient. Et aujourd’hui, nous venons trouver le feu sur l’espace querellé. Nous voulons que des relevés topographiques soient faits dans le secteur sinistré pour déterminer le domaine de l’Etat et celui du privé. Ca va nous permettre de savoir quelle démarche suivre. Ca peut même être les gens qui discutent les boutiques qui sont dans le domaine public qui pourraient être à l’origine de ces flammes. Propos recueillis par Mathias Mouendé Ngamo