Wild Cameroon : Une émission télévisée sur la protection de la nature
- 19 février 2024
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L’émission de 52 minutes Wild Cameroon qui sera diffusée chaque mois sur la chaine de télévision Vision 4 est le fruit d’une collaboration avec l’Ong WildAid.
La question de la protection de l’environnement ne trouve pas toujours une place de choix dans les préoccupations de nombreux camerounais. Plutôt que de militer pour la préservation de la nature, certains se muent au quotidien en bourreaux de l’environnement. Les conséquences sont irréversibles sur l’espèce humaine. « Les espèces sauvages emblématiques d’Afrique sont soumises à de fortes pressions dues à la chasse illégale pour la viande ou les produits dérivés, ainsi qu’au changement climatique et à la perte d’habitat, et nombre d’entre elles sont menacées d‘extinction», déplore Jennifer Biffot.
La représentante de WildAid pour l’Afrique francophone estime qu’il est plus qu’urgent de sensibiliser les populations, leur montrer la réalité de l’état de l’environnement au Cameroun et les amener à prendre conscience de l’urgence à agir pour préserver notre patrimoine à tous.
Pour ce faire, l’organisation non gouvernementale s’est associée à la chaine de télévision Vision 4 pour la production et la diffusion d’une émission consacrée à la nature : Wild Cameroon. Le concept a été présenté vendredi 16 février 2024 à Yaoundé. Il s’agit d’un programme de 52 minutes qui sera diffusé chaque mois. Le premier épisode sur les antennes de Vision 4 est annoncé pour le mois de mars 2024.
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Wild Cameroon sur Vision 4
Dans son synopsie, l’émission entend couvrir diverses thématiques telles la conservation de la faune et de la flore, le commerce illégal des espèces sauvages, l’implication des communautés locales dans la conservation, les risques de maladies zoonotiques provenant de la consommation d’espèces sauvages. L’émission abordera aussi des sujets liés aux menaces urgentes qui pèsent sur les pangolins et les gorilles, le renforcement et l’application des lois, entre autres.
« L’homme pille la nature, mais la nature finit toujours par se venger. Protégeons la nature et préservons notre faune et notre flore. Et connectons-nous aux programmes médiatiques de sensibilisation, la meilleure forme d’éducation de masse pour atteindre le plus grand nombre de personnes»,
a indiqué Philippe Boney, le directeur de Vision 4.
Dans le déroulé des 52 minutes, Wild Cameroon va réunir sur les plateaux de grands experts camerounais en matière de conservation, des fonctionnaires de l’administration, des représentants du secteur privé et des Camerounais ordinaires. Des défenseurs de l’environnement interviendront également dans l’émission pour parler de leur travail quotidien pour protéger la nature.
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La sensibilisation des populations
L’objectif majeur de cette collaboration entre WildAid et Vision 4, apprend-on, est de proposer un programme mensuel aux Camerounais afin de les sensibiliser sur les questions environnementales les plus sensibles, de leur donner la parole afin qu’ils puissent exprimer leur opinions mais également poser des questions et les aider à mieux comprendre cela.
Pour les experts, des questions comme celles de la révision de la loi de 1994 sur les forêts, la faune et la pêche qui seront abordées dans Wild Cameroon sont d’une importance capitale. « L’importance de la révision de la loi camerounaise sur la faune réside dans la prise en compte de l’évolution de la criminalité faunique, dont les sanctions prévues par la loi actuelle sont très légères, avec des peines d’emprisonnement allant de deux mois à cinq ans, ce qui justifie la nécessité d’augmenter l’échelle des sanctions contre les braconniers », a déclaré Elias Georges Messina, le Chef du service juridique au ministère des Forêts et de la Faune (Minfof).
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Appliquer la loi
Eric Tah, le directeur général adjoint de l’Ong Laga, martèle que l’extinction est réelle, irréversible et provoquée par des syndicats criminels avides. «Il est urgent d’arrêter les criminels qui s’en prennent aux espèces sauvages et d’éviter une catastrophe pour les espèces menacées d’Afrique en renforçant l’application des sanctions prévues par la loi sur les espèces sauvages».
Mathias Mouendé Ngamo