Maimounatou Bourzaka, promotrice Journées du jeune cinéaste

La Promotrice des Journées du jeune cinéaste, dont la 4ème édition en cours se tient du 11 au 13 février 2021 à Yaoundé, parle de l’apport de cet évènement culturel annuel dans la carrière des jeunes réalisateurs.

Comment peut-on définir les Journées du jeune cinéaste que vous organisez chaque année depuis 2018 ?

Les Journées du jeune cinéaste (Jjc) est un évènement organisé dans le cadre de la célébration de la fête de la jeunesse. Évènement organisé par l’association Cinécamer dans le but de promouvoir le cinéma camerounais, susciter des vocations, ramener le public en salle et surtout permettre aux jeunes qui souhaitent se lancer dans le cinéma de s’outiller et de communier avec les professionnels du secteur. On a tenu à organiser cette édition déjà parce que c’est une édition annuelle et on le fait pour le plus grand bonheur des cinéphiles ou alors des cinéastes en herbe qui nous suivent depuis des années.

Quel bilan dressez-vous en quatre ans d’existence ?

Le tout premier est qu’on est partie de « La » Journée  à « Les » Journées  du jeune cinéaste. L’évènement se tient depuis quelques éditions sur trois jours parce qu’on avait un réel engouement. Le public en redemandait. Après, on c’était aussi rendu compte que ce n’était pas facile de remplir toutes nos missions en une seule journée. C’est-à-dire les formations les diffusions des films et autres. C’est donc pour ces raisons que nous sommes passés à plusieurs journées. Comme autre bilan, c’est près d’une centaine de film diffusés chaque année. Des films réalisés par des jeunes. Des films qui n’ont pas l’occasion d’être diffusés dans de grands festivals puisque généralement lors des festivals, on a d’yeux que pour des professionnels et non pour des jeunes. Or, ces derniers en demandent surtout qu’ils regorgent beaucoup de talents. Autre bilan satisfaisant, c’est le fait que des jeunes puissent venir ici et être embauchés sur des plateaux et avoir des contrats.

Qu’est-ce qui justifie le choix du thème « le cinéma camerounais ambassadeur du Nation Branding » à cette édition ?

Nous avons choisi le thème de « Cinéma comme ambassadeur du Nation Branding » parce qu’après trois éditions où nous avons parlé de ce qui pouvait être apporté au cinéma camerounais, nous nous sommes dits que le cinéma camerounais pouvait aussi apporter. Nous nous sommes rendus compte que nous sommes dans une ère où il faut promouvoir ce qui est local et nous savons que le cinéma est un média. Le meilleur média pour promouvoir un pays, promouvoir une nation. On veut en fait montrer aux cinéastes qu’au delà des thématiques de sorcellerie et du quartier, qu’ils peuvent aussi à travers leurs films promouvoir le Cameroun et amener des investisseurs, des touristes à s’intéresser et à venir au Cameroun. Nous avons de beaux paysages, de très belles langues, de bons plats. Nous avons tellement de richesses qui peuvent être mises en avant à travers le cinéma.

Où trouvez-vous les financements pour réaliser les Jjc chaque année ?

Nous, c’est d’abord la motivation. En ce qui concerne les moyens financiers, on n’en a pas encore. Mais le festival survit grâce aux nombreux donateurs, aux cinéastes qui nous accompagnent qui nous soutiennent notamment Flavienne Tchatat, Luman Communications. On a aussi le soutien de certaines institutions, des âmes de bonne volonté. Cette année par exemple, le Ministère des Arts et de la culture a gracieusement offert la salle et c’est une des plus belles choses qui nous soit arrivée.

Est-ce que les Jjc ont en projet d’organiser des compétitions lors des prochaines éditions ?

Pour le moment on ne fait pas encore de compétition mais c’est vu. On s’est dit que pour faire une compétition, il faut avoir des moyens nécessaires pour récompenser les jeunes ou alors leurs offrir des prix. Quand on aura de l’argent et des sponsors, il y aura des compétitions. Pour le moment c’est juste la promotion des films à travers les projections.

Propos recueillis par Tatiana Ngnombouowo