Abdoulaye-Mohamadou-tee-shirt-violetdans-son-atelier-de-couture-en-train-de-repasser-le-boubou-dun-client-a-quelques-jours-du-Ramadan-2021

A quelques jours de la célébration de l’Aïd el Fitr (fête du Ramadan 2021), les couturiers travaillent 24h/ 24 pour espérer livrer les commandes dans les délais.

Vêtu d’un boubou blanc, ce client est venu récupérer son habit pour la fête du Ramadan 2021. Assis sur un tabouret à l’extérieur de cet atelier de couture, il s’impatiente. Nourou Dini, le couturier, qui doit remettre cette commande est encore sur la machine à coudre. Il effectue les dernières retouches. Au bout d’un moment, l’habit est déjà prêt. Il le repasse puis l’emballe dans un plastique et remet à son client. Nourou Dini se remet aussitôt au travail. Il n’a pas une minute de répit ce mercredi 5 mai 2021. Son atelier situé au quartier New-Bell dans le deuxième arrondissement de la ville de Douala au Cameroun déborde de ballots de tissus.

C’est la même situation qui prévaut chez Abdoulaye Mohamadou, un autre couturier établi tout près. Debout dans son atelier de couture, il tient fermement un fer à repasser. Il le passe plusieurs fois sur le boubou qu’il doit livrer un peu plus tard en soirée. Près de lui, trois jeunes garçons sont assis derrière leurs machines à coudre. Les machines tournent à plein régime. Un bruit assourdissant retentit dans cette pièce. Il faut parler un peu plus fort pour se faire entendre.   

Ouvert 24h/24

Douala le mercredi 5 mai 2021. Nourou Dini en chemise carrelée bleu noir dans son atelier de couture à quelques jours du Ramadan 2021.
Douala le mercredi 5 mai 2021. Nourou Dini en chemise carrelée bleu noir dans son atelier de couture à quelques jours du Ramadan 2021.

Pour accélérer le rythme de travail, les couturiers sont obligés de travailler de nuit comme de jour. Un planning horaire est mis sur pied pour avancer plus vite dans l’exécution des tâches et respecter les délais.

« Nous sommes au nombre de six. L’équipe de la journée travaille de 6 h jusqu’à 17h30. Celle de la nuit commence à partir de 21 h et travaille jusqu’à l’aube »,

fait savoir Abdoulaye Mohamadou.

A quelques jours du Ramadan 2021

A quelques jours de la célébration de la fête du Ramadan 2021, Nourou Dini, débordé, dit avoir cessé de prendre les commandes des autres clients pour éviter tout désagrément. « Nous avons arrêté de prendre les commandes. Parce qu’en ce moment c’est serré. On ne peut pas prendre les autres commandes et ne pas achever dans les délais », indique-t-il. Ici, les prix de la couture varient en fonction du type de modèle et de la broderie choisi. « Etant donné que la fête est presque là, nous avons les coutures de 10 000, 5 000 F.Cfa en fonction de la demande du client », renseigne Abdoulaye Mohamadou.

A cause de la pandémie du Covid-19, Nourou Dini reste flexible sur le prix de la couture. A l’écoute des diverses plaintes des clients, ce couturier a décidé d’effectuer des rabais. Ainsi, les commandes qui s’élèvent à 10 000 F. Cfa par exemple, Nourou Dini les réalise à 7000 F. Cfa.

Dans ce quartier de la ville de Douala (New-Bell), les tailleurs font face à un problème de délestage. Une situation inconfortable qui  ralentit le rythme du travail. « Je ne peux pas vous parler. Ça fait déjà plusieurs heures qu’on a coupé la lumière ici. Je ne parviens pas à travailler normalement », lance un couturier, la mine serrée. Des coupures de courant qui durent parfois plusieurs heures. Les couturiers déplorent aussi le fait qu’il y ait des moments où ils sont obligés de travailler avec le groupe électrogène. Par jour, ils sont contraints de recharger du carburant pour 5 000 F. Cfa.

Moustapha Oumarou Djidjioua