Fête du travail 2021. Un jeune qui travaille dans un atelier de sérigraphie à Douala.

Depuis l’avènement de la pandémie qui a poussé les pouvoirs publics à interdire les parades, les sérigraphes ont vu leurs commandes chuter drastiquement.

Il est presque 17 h, vendredi 30 avril 2021 au lieu-dit carrefour Saint Michel situé dans le troisième arrondissement de la ville de Douala. Non loin de la pharmacie de l’aéroport, se dresse l’atelier de sérigraphie de Joseph Benyomo.  Vêtu d’un tee-shirt blanc, Joseph Benyomo est accroupi devant la plaque d’une entreprise de la place. Il tient sur sa main droite un coutelas. Il procède au grattage des initiales inscrites sur ladite plaque. Visiblement, ce sérigraphe s’ennuie.

De l’autre côté de la route, se trouve l’atelier de sérigraphie de Christophe Pierre Bikat ll. Ici, le travail est au ralenti. Vêtu d’un maillot jaune, ce jeune garçon imprime un tissu à l’extérieur de l’atelier. Pas l’ombre d’un travail d’impression des tee-shirts de la Fête du Travail 2021. Un peu plus loin au lieu-dit Tunnel Ndokoti, Thomas est à pied d’œuvre. A l’entrée son atelier de sérigraphie de fortune, quelques tee-shirts de couleur jaune viennent d’être imprimés et sont accrochés sur une corde afin que le vent puisse sécher la peinture qui vient d’être apposée.  

Covid-19

Depuis la survenue de la pandémie du Covid-19 au Cameroun, les autorités ont pris un certain nombre de mesures pour éviter les grands rassemblements afin d’éviter la propagation de cette maladie. La parade de la célébration de la Fête du Travail 2021 (1er mai) en fait partie. Cette mesure a eu un impact négatif sur l’activité des sérigraphes. La plupart affirme broyer du noir en cette période. A la veille de la célébration de la fête de travail pour l’édition 2021, les sérigraphes disent vivre des moments difficiles.

« Notre secteur d’activité se porte mal à cause de la situation sanitaire actuelle. Ça se passe très mal pour nous les sérigraphes. Ce que j’imprime en ce moment c’est la commande d’une personne. Elle avait souhaité en faire plus, mais à cause de la pandémie actuelle, la personne a préféré diminuer la quantité », déclare Thomas, un sérigraphe.

Joseph Benyomo, un autre sérigraphe, décrit  cette situation comme étant une période « morte ».

« Avant l’arrivée du coronavirus, on recevait les commandes de 200 à 300 tee-shirts par semaine. Sauf qu’avec cette crise sanitaire, on peut avoir 50 tee-shirts »,

indique-t-il.

Les commandes réduites

Le sérigraphe précise que les entreprises qui avaient pour habitude de passer une grande commande ont réduit la quantité de la demande car de leur côté, les activités ont aussi baissé. Christophe Pierre Bikat ll explique que la tendance de travail a baissé. « L’année passée, j’avais eu trois commandes. Cette année on a eu 10 petites commandes de 10, 20 voire 50 tee-shirts, or par le passé on travaillait », souligne-t-il.

Pour cette 135e édition de la célébration de la journée internationale du Travail au Cameroun, les pouvoirs publics ont interdit la traditionnelle parade à la place du défilé. « Cette année, notre entreprise n’a pas prévu ni tee-shirt, ni pagne pour la fête », déplore l’employé d’une société de la place. Cette fête se tient dans un contexte marqué par la pandémie du Covid-19 qui continue de sévir.   

Moustapha Oumarou Djidjioua