Brasseries du Cameroun : 900 000 000 litres de boissons écoulés en 2017

Regards sur les performances, le déploiement, la concurrence et l’impact sur l’économie locale du groupe Sabc, à la veille de la célébration de son 70ème anniversaire prévu le 03 février 2018.  

Le saviez-vous ? Le Groupe Sabc (Société anonyme des Brasseries du Cameroun) achète 10 000 tonnes de gritz de maïs/an, soit 100% de la production totale de Maïscam, industrie basée dans la région de l’Adamaoua. La société brassicole achète en outre 30 000 tonnes de sucre chaque année, soit 20% de la production totale de Sosucam (Société sucrière du Cameroun). On comprend peut-être mieux pourquoi le Cameroun est obligé d’importer du sucre pour juguler des pénuries qui pointent souvent à l’horizon, surtout à l’approche du mois de jeûne de Ramadan. Cet état des lieux résonne comme un appel à l’endroit des jeunes et des paysans à se lancer dans le développement poussé des filières maïs et canne à sucre.

D’après le Top management du Groupe Sabc, ce soutien à la filière agricole camerounaise dure depuis 1948. Une initiative appuyée sur la décision stratégique de limiter les importations des matières premières agricoles (sucre et maïs) pour favoriser le développement de l’agriculture camerounaise. A la veille de la célébration de son 70ème anniversaire prévu le 03 février 2018, la contribution du Groupe Sabc à l’économie du Cameroun est évaluée à 206,6 milliards F. Cfa pour le compte de l’année 2016. Pour cette année précise, les Droits d’accises représentent 132,4 milliards F. Cfa ; les Droits de douane 14,9 milliards. En 2016, la TVA a coûté 46,7 milliards à la Sabc ; la patente 1,3 milliard, tandis que l’impôt sur les sociétés (Is) a atteint la barre de 10,6 milliards F. Cfa et les impôts sur salaires hors Cnps 0,7 milliard F. Cfa.

900 000 000 litres de boissons/an

« Le Groupe Sabc est un contributeur majeur de l’économie du Cameroun. Depuis 70 ans, chaque produit du Groupe Sabc est un engagement au développement du Cameroun»,

soutient Emmanuel De Tailly, le directeur général du Groupe composé des trois entreprises à Sabc, Socaver (Société camerounaise de verrerie) et Semc (Société des eaux minérales du Cameroun).

Pour son déploiement, la Sabc, spécialisée dans l’agro-alimentaire et dans le domaine des boissons alimentaires (bières, boissons gazeuses, alcools-mix), a installé 7 usines, pour 23 chaines d’embouteillages et 6 salles à brasser. La société compte 40 centres de distribution, 90 marques de produits et 70 000 points de vente. Avec tout ce dispositif, la Société anonyme des Brasseries du Cameroun produit 900 000 000 litres de boissons chaque année. Waouh !!! Les Camerounais sont plutôt bons consommateurs d’alcools, si on s’en tient à ce chiffre.

L’entreprise entend booster sa production en lançant une nouvelle chaine d’embouteillage à l’usine de Ndokoti à Douala pour la production de 16 000 canettes à l’heure (canettes de «33 » Export, Castel Beer, Mützig). Un investissement de 650 millions F. Cfa a également été déployé pour une nouvelle chaine d’embouteillage PET à l’usine de Bafoussam d’une capacité de production de 6000 bouteilles d’un litre à l’heure, apprend-on du Comité directeur (Codir). Avec tous ces sous brassés, la Sabc est cotée à la Bourse de Paris, mais 15,20% de son capital est détenu par la Société nationale d’investissement (Sni) et des privés camerounais.

Source Tangui perd 60% de parts de marché

Pour réaliser toutes ces performances, le groupe Sabc emploie ainsi 3000 salariés directs et le chiffre d’affaires HT est évalué à 334,7 milliards F.Cfa. L’entreprise du Groupe nommée Socaver, spécialisée dans l’emballage, est implantée depuis 1966 à Douala et est l’unique verrerie de la Cemac. La société commercialise des bouteilles décorées et non décorées, des flacons, des casiers, des préformes pour la fabrication de bouteilles plastiques (PET). Avec un capital détenu à 24,80% par la Société nationale d’investissement (Sni) et des privés camerounais a une capacité de production de 55 000 tonnes de verre fondu par an et 150 millions de bouteilles.

A la Société des eaux minérales du Cameroun (Semc), la première entreprise camerounaise d’exploitation et d’embouteillage d’eau minérale naturelle, qui produit Source Tangui et l’eau minérale Vitale, la courbe de performances du groupe Sabc connait une chute vertigineuse. L’arrivée de Source du Pays (et des autres) avec des prix et une politique plus adaptés a détrôné le leadership jusque-là détenus par la Semc.

A en croire le Top management du Groupe Sabc, Avec source Tangui, la société est passé de 90% des parts de marché à 30% des parts. Soit près de 60% des parts de marchés perdues. Dans une logique de reconquête du marché, la Semc a lancé en août 2017, l’eau minérale Vitale. Mais les résultats sont toujours attendus.

La reconquête

Au Groupe Sabc, l’heure est véritablement à la reconquête et entend regagner les parts de marché perdues. Une nouvelle campagne de communication institutionnelle a ainsi été lancée le 1er décembre 2017 à Douala, la capitale économique. La campagne se décline en six principaux axes. Il est question, à travers la nouvelle ligne de stratégie, de « présenter la nouvelle identité du Groupe Sabc : un écosystème agro-industriel intégré moderne, performant, rentable et citoyen au service du développement du Cameroun où chaque produit depuis 70 ans est un engagement au développement de notre pays», apprend-on.

Le Comité directeur du Groupe précise que le 70ème anniversaire est placé sous le signe de l’Excellence, de la performance, de la qualité, de l’innovation avec plus de gouvernance, de partage et de citoyenneté.

Mathias Mouendé Ngamo