Des trafiquants d'écailles de pangolins arrêtés à Makénéné au Cameroun. Photo Alwihda

Près de 2000 sujets de ces mammifères traqués pour leurs écailles et menacés d’extinction ont été abattus dans les forêts camerounaises pendant cette même période.

29 présumés trafiquants de pangolins ont été traqués et arrêtés au Cameroun entre 2022 et 2023. Ils ont été interpellés lors d’opérations coup de poing menées par les forces du maintien de l’ordre (Fmo) et les agents du Ministère de la Forêt et de la Faune (Minfof). Ces présumés trafiquants ont pour la plupart été épinglés en possession d’écailles de cette espèce protégée présentée comme le mammifère le plus braconné au monde. Un des mis en cause a été arrêté le 14 avril 2023 à Bertoua dans la région de l’Est en possession de 55 kg d’écailles de pangolins.

“Il partait de Diang, une localité située à 41 km de Bertoua, avec le sac d’écailles de pangolins attaché à sa moto. Il a été arrêté lorsqu’il est arrivé à Bertoua et a tenté de vendre les écailles de pangolins”, lit-on dans un rapport d’activité de LAGA.

Ce présumé trafiquant a été condamné à 6 mois de prison et les dommages-intérêts accordés au Minfof ont été évalués à environ 105 889 000 F. Cfa. Le rapport d ‘activité de LAGA consulté en ligne note que pour le seul mois d’avril 2023, treize trafiquants de pangolins ont été mis derrière les barreaux, dont trois dans la région de l’Est, deux dans la région du Sud, deux autres dans la région du Centre et six dans la région de l’Ouest.

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Les trafiquants de pangolins tuent près de 2000 sujets

Des écailles de pangolins saisis. Photo LAGA

L’Ong qui assiste le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) dans la chaine de l’application de la loi en matière de lutte contre la criminalité liée à la faune et à la flore relève que près de 1271 Kg d’écailles de pangolins ont été saisis au Cameroun entre 2022 et 2023. Cela représente environ 1929 pangolins abattus selon l’espèce, note LAGA dans un communiqué de presse datée du 17 février 2024, en marge de la journée mondiale du pangolin célébrée chaque troisième samedi du mois de février. Pour Eric Kaba Tah, le directeur adjoint de LAGA, l’intensification des opérations sur les écailles de pangolins vise à dissuader les trafiquants de cette activité.

« L’objectif est en fait d’essayer de faire en sorte que les gens se concentrent sur d’autres domaines d’activité productifs plutôt que sur le trafic d’écailles de pangolin », a -t-il déclaré.

Et d’ajouter que le gouvernement ne ménage aucun effort pour traquer tous ces trafiquants de pangolins qui se livrent à des activités illégales à l’encontre de ce mammifère. Des efforts qui visent à conserver l’animal et à enrayer la tendance actuelle à l’extinction. En effet, précise LAGA dans son communiqué de presse, « la forte demande d’écailles et de viande en Asie pour la médecine traditionnelle et la gastronomie, et la demande de peaux en Amérique pour la fabrication de produits en cuir tels que les bottes, les sacs et les ceintures, ont entraîné un déclin considérable de leurs populations. Les trois espèces de pangolins du pays sont classées comme espèces menacées et en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la Nature (Uicn) ».

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Les pangolins menacés d’extinction

LAGA relève que la survie des pangolins est incertaine en raison du braconnage et du trafic incessants. La journée mondiale du pangolin, d’après l’Ong, vise donc à unir  la communauté mondiale pour protéger ces mammifères gravement menacés d’extinction, du trafic illégal d’espèces sauvages. D’après les spécialistes de la Conservation, les écailles de pangolin sont constituées de kératine. Ces écailles représentent environ 20 % du poids de l’animal. Il existe huit espèces différentes de pangolins que l’on trouve en Asie et en Afrique. Parmi elles, quatre espèces de pangolins existent en Afrique. Le Cameroun en accueille trois, dont le pangolin géant, le pangolin à longue queue et le pangolin commun.

Mathias Mouendé Ngamo