Sensibilisation. Le collectif Christ@Maluki a réalisé des performances artistiques en plein air à Akwa lundi 26 mars 2012, en hommage à la femme et à l’enfant. Les regards sont mobilisés en direction du « Rond point salle des fêtes » d’Akwa à Douala ce lundi 26 mars 2012, il est 14 heures. Une petite foule composée de conducteurs de mototaxis, de vendeurs ambulants et de curieux s’est massée au carrefour. Un embouteillage a aussitôt pris corps en ces lieux. Les spectateurs assistent, certains pour la première fois, à un spectacle en plein air. Non loin des monuments de lion dressés à l’intérieur du rond point, des comédiens sont à l’œuvre. La scène représentée ici n’est visiblement pas difficile à comprendre. Une folle tient entre ses bras un bébé. Une dame nantie à en juger par son allure, se rapproche de la mère d’enfant. Elle lui propose d’échanger son bébé d’abord contre de la nourriture. La folle se jette sur la banane douce à elle présentée, mais resserre le bébé contre sa poitrine. Face aux billets de banque, la maman ne faiblit point. Elle s’en prend ensuite à son visiteur en lui jetant les bananes sur le corps. La dame riche dans sa quête ira par la suite voler l’enfant d’une autre femme. « Une folle dont on est sensé croire qu’elle va détruire, protège plutôt son enfant. Pendant ce temps, des êtres conscients abandonnent, vendent ou volent des bébés, alors qu’il y a des femmes qui souffrent parce qu’elles n’ont pas d’enfant. Nous disons non au phénomène d’enfant volé. L’enfant est l’avenir d’un peuple. », a expliqué Dovie Kendo, comédienne. Avec les autres comédiens et des plasticiens, elle a également milité pour la protection et le respect de la femme, à travers d’autres représentations, toujours au « Rond point salle des fêtes » d’Akwa. Une pièce de théâtre a notamment dénoncé ce geste que posent certains hommes dans la rue, en touchant les fesses des femmes. « Un homme qui touche les fesses d’une femme qu’il ne connaît pas, peut toucher les fesses de sa propre fille. Il peut la violer. C’est incestueux. C’est un crime. Et ceux qui observent et ne disent rien sont aussi des coupables. Ils doivent être dénoncés», a-t-on appris du scénario. Les plasticiens quant à eux, ont pris d’assaut le pourtour du « Rond point salle des fêtes » d’Akwa. Ils y ont réalisé et exposé leurs œuvres. Les toiles où se nuançaient couleurs gaies et couleurs tristes représentaient la femme et l’enfant. « Nous voulons attirer les consciences des femmes sur la vie des bébés, et pas seulement des bébés volés. Nous voulons que les gens deviennent plus conscients. Voler un bébé n’est pas une solution, il y a des adoptions », a indiqué Christelle Yadong, la  coordinatrice des plasticiens. Ces performances des plasticiens et comédiens regroupés en collectif Christ@Maluki est un projet qui rentrent dans le cadre de la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars dernier. Pour les différents intervenants, il s’agit d’une dédicace à la femme et à l’enfant. Mathias Mouendé Ngamo