Présidentielle 2011. Les recours introduits par Anicet Ekanè et Daniel Foh Sone ont été validés par la cour suprême le 20 septembre dernier.   Anicet Ekanè du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) et Daniel Foh Sone du parti socialiste unifié (Psu) font désormais partie des candidats en lice à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain. Ces deux nouvelles candidatures qui viennent s’ajouter aux 21 déjà en course, ont été réhabilitées le 20 septembre 2011 par la cour suprême, siégeant en lieu et place du Conseil constitutionnelle. La plus haute juridiction a validé deux recours, sur les 19 introduits par les candidats recalés à la présidentielle prochaine. Le conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam) avait déclaré les candidatures du Manidem et du Psu irrecevables, le 10 septembre dernier, pour « défaut de présentation du certificat d’imposition ». Un motif que les membres du Manidem avaient qualifié de « provocation » et « d’attaque de la part d’Elecam ». Le parti avait produit comme en 2004, un certificat de non imposition, arguant que son candidat n’est pas soumis au paiement de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (Irrp).   « Cette décision va dans le sens de l’histoire » Massés à la permanence du parti à Akwa dès 10 heures le 20 septembre 2011, les militants du Manidem ont attendu la décision de la cour suprême sur fond de sensibilisation des masses. La musique choisie pour animer le siège du parti est essentiellement dominée de messages de revendications et de révoltes. Les titres « Le pays va mal » et « Ouvrez les frontières » du reggae man Tiken Jah Fakoly sont sans cesse diffusés. Deux membres du bureau politique du Manidem se succèdent au micro. Ils entrecoupent les chansons de messages hostiles au gouvernement en place. Et appellent le peuple à soutenir le candidat Anicet Ekanè. « Soutenez le candidat des patriotes. Elecam essaye de recaler Ekanè. Elecam est à la solde du parti au pouvoir », crie Paul Gérémie Bikidik. « Il n’y aura pas d’élection le 9 octobre prochain sans le Manidem », martèle à son tour Charles Nforgang, secrétaire à la communication du Manidem. Des journalistes et sympathisants défilent à la permanence pour prendre le pouls. «Nous attendons le verdict de la cour suprême. Nous sommes confiants. Notre candidat prend part à l’audience de la cour suprême à Yaoundé. Il est accompagné de son porte parole, Paulin Hilela Matug et de 5 avocats, dont Me Sylvestre Mben. Des camarades de Yaoundé se sont aussi mobilisés », renseigne Moïse Dibango, un militant. La nouvelle de la réhabilitation de la candidature du Manidem arrive à la permanence du parti politique autour de 16 heures. C’est la fête. La musique révolutionnaire laisse place aux chansons de réjouissances, avec des titres de l’artiste X-maleya et des chansons ivoiriennes. Des militants passent quelques coups de fils, pour informer des proches. Une caravane de bendskineurs vêtus de t-shirt de couleurs blanche et rouge avec une image d’Anicet Ekane au milieu, s’ébranle aussitôt dans les artères de la ville. Elle sillonne les quartiers Akwa, Deïdo et Ndokoti. « Nous n’osions pas imaginer un résultat contraire à celui-là. Cette décision va dans le sens de l’histoire. Si la cour suprême ne nous avait pas reconduit dans nos droits, nous étions prêts à rentrer en clandestinité comme l’avait fait l’Upc sous la contrainte», relève le « camarade » Paul Gérémie Bikidik. Au cours de l’audience du 20 septembre dernier, la cour suprême a également statué sur les deux recours en annulation à la candidature du candidat Paul Biya. Les deux recours introduits par les candidats Moïse Fabien Assigana du Morep et Danie Boo du parti des Fourmis ont été invalidés.   Mathias Mouendé Ngamo