Sensibilisation. A l’initiative de l’association « la Colombe » l’évènement s’est tenu au Castel hall de Douala mercredi 30 mars dernier. Il faut briser le silence en cas d’abus sexuel.C’est le mot d’ordre de l’association « la Colombe » qui œuvre dans la prise en charge d’enfants violés. Quoi de plus incitatif que des témoignages de jeunes victimes elles-mêmes. La diffusion d’un documentaire intitulé « Le viol est un crime » au Castel hall de Douala au soir du mercredi 30 mars 2011 est chargée d’émotions. Le film est une somme d’aveux, à visages découverts, d’enfants victimes de viols. Abusés, pour la plupart, par un proche, répétiteur ou membre de la famille. C’est le cas de Sandrine A., abusée sexuellement à l’âge de 11 ans par son beau-père à Yaoundé. Pour dénoncer cet état de chose, des artistes décident, eux aussi, de briser le silence en chansons, à l’occasion de cette deuxième édition de l’événement baptisé « Préservons nos enfants ». Queen Eteme, pour son troisième passage, émeut le Castel hall avec sa chanson « Réveille-toi ». Comme au Centre culturel français de Douala, il y a quelques semaines. L’essani est au programme. Le pied de la scène est pris d’assaut par les spectateurs, chacun tenant son «Wastick » (feuille de palmier) en main. Un cercle de danse se forme. Les musiciens animent la cadence. « Le wastick o’o, le wastick », chantent en chœur les danseurs. Dans les rangs, d’autres artistes invités pour la soirée arborent des tricots noirs portant le message de sensibilisation : « préservons nos enfants ». Leur « wastick » en main, ils suivent le pas. On reconnait dans la foule le rappeur Krotal, le slameur Marsi et le trio du groupe de hip hop « Tizeu No Name Crew ». C’est d’ailleurs ces artistes qui donnent le ton en début de soirée. Un duo de Marsi et Queen Eteme ouvre le bal. Krotal décrie les maux avec les mots de ses chansons dont « Jamais ». Le passage de « la copine des copines » Major Asse et des mannequins de la collection « Afrique Attitude » de Beatrice Kégné provoquent le fou rire et des acclamations du public. Grand absent à ce rendez-vous, le prince Ndedi Eyango, parrain de l’évènement. « Son manager m’a informé à la veille du concert que l’artiste n’a pas bonne santé et qu’il ne pourrait honorer de sa présence le spectacle », indique Blanche Ongmesson, présidente de « la Colombe ». Cette dernière tient à remercier tous ceux qui la soutiennent dans son combat qu’elle mène par ses propres moyens. Mathias Mouendé Ngamo