Cameroun : Le taux du port de la ceinture de sécurité est de 35,4%
- 11 octobre 2020
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C’est le résultat d’un rapport d’enquêtes effectué par Safe Root Consult dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam et Ngaoundéré.
Selon un rapport de Safes Root Consult, le taux général de port de la ceinture de sécurité se situe à 35,4% au Cameroun. Il est relativement faible comparé à celui du Nigeria (85%) ou du Maroc (60%). D’après le rapport d’étude publié en août 2020, il ressort que ce taux est plus élevé à Douala (43,6%). Il est faible dans les autres principales villes notamment à Yaoundé (30,2%), Bafoussam (25,3%) et Ngaoundéré (18,5%).
D’après les statistiques de ce rapport, le taux de port de la ceinture de sécurité est relativement plus élevé à Douala lorsqu’une femme est au volant que lorsque le conducteur est un homme. Le taux de port de la ceinture des passagers est aussi relativement plus élevé (49%) quand c’est une femme qui est au volant. Aussi, les usagers de la route de Douala sont un peu plus conscients de la nécessité du port de la ceinture de sécurité. En effet, les enquêtés de la capitale économique affirment à 77,1%, qu’ils portent au moins régulièrement la ceinture de sécurité.
Les usagers de Yaoundé à la traine
Par contre, le plus faible taux serait enregistré à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, où les usagers de la route déclarent à 62,2%, qu’ils portent régulièrement la ceinture de sécurité. Ce taux est de 69,4% à Bafoussam et 62,9% à Ngaoundéré. Les enquêteurs indiquent aussi qu’à Bafoussam dans la région de l’Ouest, lorsque les conducteurs sont seuls dans leurs véhicules, ils ont le plus tendance à porter leur ceinture (30,4%) que lorsqu’ils sont accompagnés (25,3%). Le passage par un site proche d’un poste de police pousse les conducteurs et passagers ici à nouer leur ceinture de sécurité.
A Ngaoundéré par contre, les occupants de véhicules se soucient peu du port de la ceinture de sécurité lorsqu’ils approchent un agent de police ou tout contrôle réprimant le non port de ceinture. Dans cette région de l’Adamaoua, le taux de port de ceinture de sécurité est plus élevé (23,7%) lorsqu’il fait froid. Le taux de port le plus faible (17,7%) est enregistré lorsque la température est normale, note le rapport.
1000 conducteurs interrogés sur le port de la ceinture de sécurité
D’après Safe Root Consult, suivant les tranches horaires, le taux de port est relativement élevé dans les tranches horaires 7h-9h ; 16h et 18 h, qui sont des horaires à trafic élevé. Mais à Yaoundé, le taux de port de ceinture de sécurité dans la ville est quasiment le même suivant les tranches horaires, et se situe légèrement au-dessus de 30%.
L’enquête ainsi que les observations se sont déroulées du 4 au 9 mai 2020 dans quatre villes qui regroupent plus de 14% de la population du pays et environ 60% du parc automobile national. Cette enquête visait l’ensemble des personnes de plus de 10 ans, qui occupent les sièges avant des véhicules autres que les taxis, les autobus, les camions et les motocyclettes.
Les observations ont été effectuées sur 61 sites répartis comme suit : 8 sites localisés à Bafoussam, 8 sites à Ngaoundéré, 20 sites à Yaoundé et 25 sites à Douala. Dans les quatre villes retenues dans l’échantillon, des questionnaires ont été administrés à 1000 conducteurs sur les raisons du non-port systématique de la ceinture de sécurité.
2895 accidents pour 1196 décès en 2017
L’objectif général de cette étude est d’analyser l’utilisation de la ceinture de sécurité par les usagers de la route dans quatre villes pour formuler des propositions visant à respecter la législation en matière de port de ceinture de sécurité au Cameroun. Un pays qui a enregistré 2895 accidents pour 1196 décès en 2017 (Transtat 2019).
A relever qu’au Cameroun, le port obligatoire de la ceinture de sécurité, sous peine d’une contravention suivie d’une amende, a été décidé depuis 1979 dans le décret portant code de la route et repris dans ses textes modificatifs subséquents, ainsi que dans le Code communautaire de la Route en vigueur depuis 2001 dans la zone Cemac.
Mathias Mouendé Ngamo