C’est l’essentiel des recommandations issues de la toute première assemblée générale du Rassemblement des artistes musiciens camerounais (Ramca).

Aladji Touré a le ton grave et le visage plissé lorsqu’il évoque la situation des artistes et des droits d’auteur marquée au Cameroun par des scandales et les guéguerres de tout genre. Pour le bassiste, ce désordre dans le milieu de l’art musical donne aux artistes l’image d’hommes et femmes irresponsables, désorganisés, indisciplinés, égoïstes, individualistes et incapables de faire bloc derrière une cause commune.

« Sommes-nous maudits ? Il est temps d’agir ensemble»,

martèle le coordonnateur nationale et conseiller spécial du président du Rassemblement des artistes musiciens camerounais (Ramca). Aladji Touré s’exprimait ainsi à Douala mercredi 16 septembre 2020, lors de la toute première assemblée générale de cette association qui milite pour la défense et la protection des droits des artistes.  

Irrégularités de gestion

Dans son propos, Aladji Touré a indiqué que la corporation traverse des moments difficiles depuis une dizaine d’années, avec des irrégularités de gestion à la Société nationale de l’art musical (Sonacam), notamment. Après avoir dressé un état des lieux peu reluisant, il a exhorté le respect des quotas de diffusion des musiques camerounaises par rapport aux musiques étrangères et la mise en œuvre d’un mécanisme d’entraide en vue de venir en aide aux artistes en détresse.

L’artiste a également plaidé pour la poursuite et l’achèvement du processus d’assainissement des organismes de gestion des droits d’auteur et droits voisins au Cameroun. Des propositions qui cadrent avec les résolutions retenues à la fin de l’assemblée générale. La résolution n°2 recommande d’écrire au directeur général de la Crtv et de toutes les chaines de télévision et de radio pour leur demander de supprimer ou de réduire les frais de promotion de notre musique dans les médias.

Sonacam et droits d’auteur au Cameroun

La recommandation n°8 quant à elle demande d’ adresser un mémorandum au ministre lui proposant la meilleur manière pour compléter l’assainissement dans la gestion collective des droits d’auteur et des droits connexes au Cameroun, « en rapport avec sa correspondance au Pca de la Sonacam où il parle d’inclusion, de fédérer, donc de fusionner nos répertoires, nos acquis et nos savoirs ». Les membres du Ramca, par la voix de leur président, Prince Ndedi Eyango, prônent en outre le travail en synergie.

Ndedi Eyango déplore dans la foulée des répartitions arbitraires de la Sonacam depuis trois ans. Une société de gestion collective des droits d’auteur qui, dit-il, est arrivée en fin de mandat depuis le début du mois mais continue d’effectuer des perceptions sur le terrain. « Les usagers qui se plaignent, je les comprends. Ces administrateurs ne sont pas des percepteurs. Les perceptions directes sont interdites. Il y a un compte dépôt spécial où les usagers peuvent faire des versements», a indiqué Ndedi Eyango.

Mathias Mouendé Ngamo