Douala, le 26 juin 2015. Les autorités de la ville pausent avec les enfants rescapés des inondations et leurs parents.

Donnés pour morts, les enfants âgés de 3 à 8 ans ont été retrouvés en vie dans une mangrove trois jours après la inondations à Douala.

Patrick, Divine et Nidelle, âgés respectivement de 8, 4 et 3 ans, ont regagné le domicile de leur parent sis au quartier Makèpè-Missokè à Douala, dimanche 28 juin 2015 autour de 11h. Les enfants étaient introuvables depuis la grande inondation qui avait englouti des bâtisses dans la nuit du vendredi au samedi 20 juin dernier dans la capitale économique. Ils avaient même été donnés pour morts lors d’une réunion d’évaluation des dégâts du sinistre par les autorités de la ville, au lendemain de la catastrophe naturelle.

Mais le reporter a appris que les enfants avaient été emportés par les eaux et ont échoué dans une mangrove à environ 300 mètres de leur maison. Ils ont été repêchés par des jeunes du quartier et transportés aussitôt au Centre de santé « Espoir de vie » à Makèpè-Missokè, pour des soins. Selon les témoignages, au moment de la découverte dans le bas fond de la mangrove mardi 23 juin 2015 vers 10h, Patrick, l’ainé, était en état de conscience, mais extrêmement fatigué. C’est lui qui va indiquer aux secouristes ses frères bloqués par des touffes d’herbes dans du sable mouvant.

Janvier Tinkeu, assistant chirurgicale et promoteur du centre de santé, indique que lors de leur admission à l’hôpital, Divine et Nidelle étaient dans un état comateux. Il déclare que les rescapés des inondations avaient des ventres ballonnés, des asticots dans les oreilles et dans l’estomac. Ils ont été placés en soins intensifs. Le médecin s’est servi de sondes pour vidanger l’estomac de ses patients. Il a aussi engagé plusieurs autres soins, à ses frais. Lorsque les parents des tout-petits apprennent la nouvelle de la découverte et de l’hospitalisation de leur progéniture le 25 juin 2015, les rescapés sont déjà hors de danger.

Les miraculés des inondations

Vendredi 26 juin 2015, le gouverneur de la région du Littoral, Joseph Beti Assomo, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, Fritz Ntonè Ntonè, le sous-préfet de Douala 5ème et tout une délégation d’hommes en tenue se sont rendus au Centre de santé « Espoir de vie ». Ils ont effectué une visite du centre et ont réconforté les « miraculés » et les autres patients internés. Les parents des enfants, le promoteur du centre de santé ont été reçus dans les services du gouverneur samedi 27 juin, en présence de trois ministres de la République, a –t-on appris.

Ils ont reçu des enveloppes. Le montant du cachet reste secret. Mais pour Janvier Tinkeu, « c’est une grande joie d’avoir sauvé ces enfants. Comme le nom de mon centre l’indique, j’ai espoir en la vie. Je sauve des vies », témoigne –t-il. Et de relever que son centre qui existe depuis 20 ans à Makèpè-Missokè a déjà reçu de pareils cas d’enfants retrouvés dans des rigoles ou des poubelles.

Mathias Mouendé Ngamo