Nsangou Amidou réalise un monument à la mémoire d’Um Nyobè
- 15 septembre 2014
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Un emplacement n’a toujours pas été alloué par la Communauté urbaine pour ériger la sculpture réalisée il y a trois mois par l’artiste sculpteur résidant à Foumban.
Le 13 septembre 1958, un des principaux leaders de l’Union des populations du Cameroun (Upc), Ruben Um Nyobè, est assassiné par l’armée française. Il quitte ainsi la scène politique à l’âge de 45 ans, après plusieurs années de lutte anticoloniale, dont trois ans passés dans le maquis. 56 ans après sa mort, des voix s’élèvent pour réclamer des hommages dignes à ce « héro national ». Certains politiciens et acteurs de la société civile pensent, depuis quelques années déjà, que le gouvernement doit ériger des monuments en l’honneur des martyrs de la lutte anticoloniale au Cameroun, et baptiser des rues de leurs patronymes. Parmi les noms cités, on retrouve entre autres, Douala Manga Bell, Martin Paul Samba, Ernest Ouandié, Ruben Um Nyobè, entre autres.
Pour le cas de Ruben Um Nyobè, dont l’anniversaire de la disparition a été célébré samedi dernier, des membres de l’association « Amish_Arts » ont conçu un monument en sa mémoire. La sculpture a été réalisée par Nsangou Amidou, un artiste-sculpteur résidant à Foumban, dans la région de l’Ouest. Le monument de Um Nyobè est fait à base de terre cuite et de résidus de bronze. Il mesure 2m10 et pèse 170 kg. Le concepteur explique que la sculpture a été montée à partir d’une photo en noir sur blanc. L’œuvre présente un Ruben Um Nyobè habillé en chemise et pagne. Il arbore des babouches aux pieds.
« Il brandit un arbre de paix de sa main gauche. La main droite tient une liasse de lances, symbole des armes de chasse, pour combattre ceux qui veulent nuire à cette paix », explique Nsangou Amidou.
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Monument de Um Nyobè sans emplacement
Le monument de Um Nyobè réalisé pendant près de dix mois de labeur attend depuis juin dernier d’être érigé dans un des points de la ville de Douala. Des démarches ont été initiées auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud). En date du 11 septembre 2014, Fritz Ntonè Ntonè, le délégué du gouvernement auprès de la Cud, a indiqué que le dossier a été soumis à la commission technique chargée du chantier de dénomination des places et rues. Il sera soumis à un vote du Conseil de la Cud.
« Entre temps, vous éviterez toute action dans le sens d’une implantation contraire à la démarche sus-évoquée», a précisé Fritz Ntonè Ntonè dans la missive adressée à « Monsieur Essama André Blaise et Associés pour la cause des héros nationaux». En rappel, c’est cet André Blaise Essama qui avait, début février, renversé et décapité la statue du général Leclerc qui trônait à la Place du gouvernement, au quartier Bonanjo.
Mathias Mouendé Ngamo