Présidentielle 2025: Isaac Ebanda Songue, le Joker du Manidem

C’est ce conseiller municipal dans la mairie de Dibombari, seul élu national du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) qui permet l’investiture de Maurice Kamto.

A 62 ans, Isaac Ebanda Songue est l’unique élu que compte le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem). Le conseiller municipal à la mairie de Dibombari, dans le département du Moungo, donne à cette formation politique la latitude d’investir un candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre prochain. S’il se réserve pour l’heure de donner son avis sur l’investiture par son parti de Maurice Kamto du Mrc, son profil révèle cependant un militant upéciste de première heure.

Isaac Ebanda Songue rejoint justement les rangs de l’Union des populations du Cameroun (Upc) dans la clandestinité en 1986. Anicet Ekane, l’actuel président du Manidem, est l’un de ses moniteurs. Le « commandant Kissamba » (Woungly Massaga) aussi. Il fait tour à tour l’école de base, l’école moyenne et l’école centrale. Il est vite moulé dans la vision et le combat.

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Depuis la naissance du Manidem

Avec l’avènement du multipartisme en 1990 et le retour des camarades exilés, le premier congrès de l’Upc-Manidem se tient à Bamoungoum dans la région de l’Ouest. Isaac Ebanda Songue est élu en 91 comme membre du comité directeur et du bureau politique. Il est bien tout jeune aux côtés des camarades comme Henriette Ekwe ou Kalla Lobe. N’empêche, il sera moniteur pour plusieurs autres adhérents de cette époque-là, jusqu’à la légalisation du Manidem en 1995.

En 2018, il s’installe véritablement dans la localité de Dibombari et met sur pieds les structures du parti dans la zone. Il puise dans son passé de secrétaire à l’organisation de la section départementale du Wouri de l’Upc de 1992 pour mieux accomplir cette mission. A l’occasion de l’élection municipale de 2020, il est élu membre du conseil municipal. Il est ainsi le premier et seul élu du Manidem à ce jour.

« On devait avoir deux ou trois élus. C’est à cause d’une brouille que ça n’a pas été. Je suis le premier élu de la branche Ruben Um Nyobe, l’Upc révolutionnaire »,

revendique le conseiller municipal.

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Parcours professionnel

Ebanda Songue dit s’être consacré depuis son installation à Dibombari à des activités de terrain et à la solidification des structures du parti. « L’essentiel de mon travail c’est de former les gens sur le terrain et solidifier les structures. Je veux changer notre façon de militer. Elle ne doit pas se résumer en des interventions dans les médias et autres. Il faut travailler à la base. L’essentiel de mon activité militante, je l’ai consacré dans le Moungo Sud », fait savoir le comptable de formation qui indique que ses études ont été payées par l’Upc clandestine.

Après un Probatoire G2, il passe un brevet professionnel Option comptabilité en France en suivant des cours par correspondance. Il se lance dans le monde professionnel au Cameroun en travaillant dans des sociétés de maintenance des équipements jusqu’en 2000. En 2000, il crée avec Abanda Kpama, ancien président du Manidem, la société Cecia. Il y officie comme chef service administratif et financier. Il y passe huit ans. En 2008, Isaac Ebanda Songue s’installe à son propre compte en créant la All Manpower Supply (Ams). L’entreprise enregistre dans son portefeuille des clients comme la Sonara et la Sosucam.  

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Discrétion et travail dans l’ombre

Aujourd’hui à Dibombari dans l’échiquier politique, Isaac Ebanda Songue revendique l’adhésion et le souhait de plusieurs de le voir à la tête de l’exécutif communal. « Si on ne prend pas la mairie, on laissera tout au moins des marques », dit-il, confiant. Pour ses camarades du parti, le conseiller municipal de Dibombari est un travailleur discret et un militant de la première heure. « Ebanda est le premier secrétaire de la section locale de l’Upc de Bonabéri en 1991. Isaac Ebanda Songue est parmi les pionniers du Manidem dès sa légalisation le 03 mars 1995. C’est quelqu’un d’assez effacé. Il travaille dans l’ombre», témoigne Valentin Dongmo Fils, 1^er vice-président du Manidem chargé des élections et des relations avec les institutions.

Mathias Mouendé Ngamo