Vih/Sida: Les mamans séropositives suivies à Laquintinie n’ont plus fait de bébé malade depuis 5 ans
- 1 décembre 2021
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Les enfants nés de mamans vivant avec le Vih/Sida bénéficient d’un suivi particulier au Centre de traitement agréé logé dans cette formation sanitaire de la ville de Douala.
A l’évocation du nom ‘’hôpital du jour’’, Dr. Mbenoun Marthe-Liliane plisse le visage et change un peu de ton. «Il ne faut plus qu’on l’appelle ainsi. On doit plutôt dire Centre de traitement agréé des infections virales». Pour la coordinatrice de ce centre logé à l’intérieur de l’hôpital Laquintinie de Douala, l’appellation « hôpital du jour » colle une certaine étiquette à tous les visiteurs qui sont très vite catalogués de personnes vivant avec le Vih/Sida. Pourtant, fait savoir le médecin infectiologue, ce démembrement de l’hôpital Laquintinie s’occupe de toutes les infections causées par des virus. On retrouve dans le lot les hépatites, la varicelle, la rougeole, le zona, entre autres. Aussi, différents spécialistes allant des pédiatres aux psychologues en passant par les cardiologues s’y déploient au quotidien.
Ce jeudi 25 novembre 2021, il est 9h30. Un homme en blouse blanche échange avec un usager à l’entrée du Centre de traitement agréé (Cta). « Monsieur, l’accueil c’est de ce côté-là », renseigne-t-il. Le lieu ne grouille pas de monde aujourd’hui. Le flux des visiteurs a considérablement chuté depuis bientôt deux ans, apprend-on. Sur la moyenne quotidienne de 200 visiteurs enregistrés ici il y a quelques années encore, on n’en compte plus que 50 visiteurs par jour.
Une situation, explique-t-on ici, due aux mécanismes mis en place pour l’atteinte des trois principaux objectifs de la prise en charge du Vih. La méthode de soins différenciés est la plus récente. Elle consiste à des descentes dans les communautés pour les tests et le suivi des malades. Les soins sont ainsi adaptés à la convenance du patient.
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Pas de bébé séropositif depuis 5 ans
« L’idée de déplacer l’hôpital vers les malades nous est venue avec le Covid-19. Le patient n’est plus obligé de venir à l’hôpital. Ça permet de décongestionner nos salles d’attente, de réduire le temps d’attente et mieux contrôler l’observance des malades », explique Dr. Mbenoun Marthe-Liliane.
Elle note que cette méthode a le mérite de créer la confidentialité et la confiance avec le patient. Ces descentes sur le terrain (maisons, bureaux ou autre lieu convenu) obtiennent au préalable le consentement des patients lors d’un précédent passage à l’hôpital, ou sont initiées après l’alerte d’un « cas suspect ». Pour ce dernier cas de figure, les médecins font savoir que toute la zone incluant la maison abritant le cas suspect reçoit l’équipe de dépistage, afin d’éviter la stigmatisation du potentiel malade.
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4897 infectées au Vih/Sida en octobre 2021
A côté des descentes en communautés, il y a en sus des dépistages pratiqués à toutes les « portes d’entrée » de l’hôpital Laquintinie. Il s’agit ici des différents services de la formation sanitaire (maternité, consultations externes, pédiatries …). Un travail cumulé qui permet de recenser sur la file active au mois d’octobre 2021, 4897 personnes infectées au Vih/Sida.
Dans les détails des statistiques du Cta, les femmes sont le plus représentatif avec 3771 cas, dont 05 femmes enceintes. Le tableau affiche 1626 hommes et 360 enfants âgés de 0 à 19 ans infectés au Vih/Sida dans les registres de Laquintinie. Mais les efforts conjugués au quotidien au Centre de traitement agréé participent chaque jour à faire reculer la maladie ou à réduire sa prévalence, particulièrement chez les enfants.
« Depuis 5 ans, les mamans séropositives suivies à Laquintinie n’ont plus fait d’enfants séropositifs», indique sourire aux lèvres, Dr. Mbenoun.
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Prise en charge des enfants exposés
De plus, les mamans séropositives suivies au Cta, allaitent exclusivement leurs enfants au sein pendant six mois, tel qu’il est recommandé par les nutritionnistes. Le lait est pourtant un liquide biologique hyper transmissible, mais les médecins s’accordent à dire que lorsque la charge virale est indétectable, le pourcentage de transmission devient moindre. « Il suffit de bien prendre son traitement pour rendre la charge virale indétectable. Quand la charge virale est indétectable, le patient porteur du virus ne peut pas transmettre la maladie. Il peut même avoir des rapports sexuels sans transmettre la maladie», indique Dr. Mbenoun.
La spécialiste relève que pour le bébé né d’une maman séropositive, la prise en charge est immédiatement engagée. Le nouveau-né qui est porteur des antigènes Vih de sa mère reçoit de la névirapine au plus tard dans les 48 heures après sa venue au monde. Ce médicament lui est administré pendant les six premières semaines.
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25 ans au service des enfants Vih/Sida
Le Centre de traitement agréé de Douala qui les dédie deux cadres a été créé le 11 avril 2001. Mais c’est depuis 25 ans que l’hôpital Laquintinie s’occupe des enfants Vih/Sida, apprend-on. Un anniversaire qui sera d’ailleurs célébré à travers différentes activités prévues entre le 13 et 21 décembre 2021. D’après les organisateurs, le programme de cette célébration sollicitée par les enfants eux-mêmes sera décliné en activités sportives, culturelles et scientifiques, des témoignages et partages de cadeaux. « Les enfants ont voulu s’exprimer pour montrer que le Vih/Sida n’est pas une fatalité », renseigne Dr Mbenoun Marthe-Liliane.
Isabelle Mbenda, Major du Centre de traitement agréé de Douala souligne que le Sida est passé d’une maladie mortelle à une maladie chronique depuis l’avènement de la trithérapie. Tous les services liés au Vih/Sida sont en outre entièrement gratuits, grâce au soutien de l’Etat et des partenaire Santé comme Egpaf et Kids project. La gratuité implique aussi bien le dossier médical du patient, le bilan biologique pour évaluer la charge virale, les médicaments, que les descentes dans les communautés. “Nous avons de la gratitude pour tout ce que la direction de l’hôpital Laquintinie fait comme accompagnement au quotidien. La direction veille à l’accomplissement des trois objectifs 95-95-95 en matière de prise en charge du Vih/Sida», se réjouit un médecin du Centre de traitement agréé de Douala.
Mathias Mouendé Ngamo