Dovie Kendo:« Dans le théâtre il y a la musique, il y a la danse… »
- 22 mars 2012
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La comédienne actuellement en studio, annonce la sortie au mois d’août prochain de son premier album. Nous apprenons que la comédienne est en studio pour enregistrer un album… Oui je prépare un album qui devrait être disponible au mois d’août prochain, après la sortie du film « Les folles d’amour » d’Alphonse Béni, dont nous avons déjà terminé le tournage. J’ai pensé baptiser cet album « Ma sensibilité », mais ce titre n’est pas encore arrêté définitivement et peut être remplacé d’ici là. L’enregistrement de cet album a commencé depuis sept mois. Mais en réalité ça fait deux ans que je travaille dessus. Je bosse dans le studio de Ndédi Eyango et je suis accompagnée notamment par le bassiste Alexis Prigas et du pianiste Denis Mussinga. Que va-t-on retrouver dans cette première livraison musicale? C’est un album de variété. Il va y retrouver deux titres de makossa et le reste de titres est chanté à ma façon. C’est à découvrir. L’album parle de la famille, de l’amour, de la déception. Je chante en français et en bazou. Il y a des titres comme « Nanga boko », « Il est là », « Tchien nou » (qui cherche trouve), « Il viendra », « La voix de mon bien aimé ». Qu’est-ce qui a poussé la comédienne à se lancer dans la musique ? La musique, le théâtre, la danse vont de paire. L’art en général est pair. Il y a des choses que tu peux exprimer seulement dans un film, d’autres en chanson. Un bon comédien doit connaitre chanter et danser parce que dans le théâtre il y a la musique, il y a la danse. Mais pourquoi avoir attendu seulement maintenant ? J’ai fais des cabarets pendant quatre ans, il y a quinze ans aujourd’hui. Je chantais. A l’époque, les metteurs en scène André Bang, Gaspard Ze et Théodore Kayessé ont compris qu’en me laissant dans la musique, ils pouvaient perdre la comédienne que j’étais. Et ils ont tout fait pour m’enlever dans les cabarets. Pour cette première expérience ne rencontrez-vous pas des difficultés ? Ca fait deux fois déjà que je travaille dans deux studios différents et les bandes disparaissent. Lesdits studios ont déménagé du jour au lendemain, sans laisser aucune trace du travail que j’avais déjà réalisé. Ca fait mal, mais je ne me lasse pas, je recommence toujours. Je finance tout moi-même, en espérant trouver un producteur. Pensez-vous déjà à produire d’autres albums après le prochain « bébé » ? Quand je fais des choses, je ne brusque pas. C’est comme au théâtre. Je prends mon temps pour mieux faire. Je ne fais pas par concurrence, pour gagner de l’argent ou pour prouver quelque chose. Mais parce que ça me vient de le faire. Il y a des choses qui viennent en moi. Ce sont des mélodies et j’ai envie de les partager avec les autres. Je suis un artiste. C’est de la même manière que je monte un spectacle, lorsque je ressens de la sensibilité devant un texte. Des comédiens se lancent de plus en plus dans la musique au Cameroun, après Major Asse,.. Pourquoi au Cameroun on trouve que ce n’est pas normal ? Aux Etats-Unis d’Amériques, les artistes sont des acteurs. Dans d’autres pays, les musiciens travaillent avec comédiens, avec les acteurs. Pourquoi cela ne se fait pas ici ? Ici les artistes sortent des albums et se limitent à cela. En allant visiter une exposition, ou regarder une pièce de théâtre, ça peut les ouvrir des horizons. Si un artiste développe tous les autres sens, il y arrivera. On rencontre quand même actuellement, des plasticiens qui bossent avec des comédiens. En théâtre par exemple, on a besoin de scénographies. Et ce sont les plasticiens qui les réalisent. Ils peuvent aussi être utiles pour les artistes, en les aidant à trouver un site de tournage pour leur clip, ou en décorant le site. Tout va de paire. Quand cela n’est pas respecté, on voit des musiques qui parlent d’une chose et la chorégraphie d’une autre. Propos recueillis par Mathias Mouendé Ngamo