
Au Cameroun, la problématique des villes en transition en débat aux Repdoul
- 7 avril 2025
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La 2ème édition des Rencontres photographiques de Douala (Repdoul) s’est ouverte le 07 avril 2025 par une conférence sur le thème des villes camerounaises en transition.
“Nos villes grouillent de potentiels, d’énergies, de forces. On a laissé faire. Il faut trouver les bonnes méthodes pour changer ça. On fait des tours, mais on ne sait pas les habiter“. Caroline Barla est remontée lorsqu’elle fait état de l’inadéquation entre le type d’habitation et le mode de vécu des habitants. Pour cet architecte, des gens habitent un immeuble, mais ne connaissent pas comment on habite un immeuble.
Pour Caroline Barla qui a participé à un projet d’aménagement au quartier Tsinga à Yaoundé, on doit repenser les immeubles au Cameroun. Il faut surtout s’assurer de conserver cette culture communautaire des villages, relève -t-elle. Et de marteler qu’il faut véritablement se retourner vers un architecte qui applique l’art d’habiter. “L’art d’habiter ce n’est pas seulement être dans un beau salon. C’est être heureux”, soutient Barla.
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Développement durable
Caroline Barla s’exprime ainsi lundi 07 avril 2025, à l’occasion de la 2ème édition des Rencontres photographiques de Douala (Repdoul). Le thème de la conférence débat en ouverture de cet évènement qui s’achève le 11 avril porte sur “les villes camerounaises en transition : urbanisme, écologie, art”. Mais on ne peut véritablement parler de transition des villes sans évoquer la question de transition écologique. Ursula Saha, écologue partage cet avis et rappelle l’urgence de penser et d’adopter le développement durable.
Dans l’exemple pris sur la des déchets ménagers, la panéliste montre l’impact négatif d’une mauvaise gestion de ces ordures dans la partie continentale de Douala. “Ces déchets qui se déversent dans le fleuve vont être déverser sur les berges de l’île de Manoka chaque semaine“, déplore -t-elle. Une île qui, dit-elle, souffre déjà d’une forte pression sur les arbres de mangrove. Un écosystème qui sert pourtant de barrière et de puit de carbone. Une véritable transition écologique, selon l’experte, doit intégrer la croissance économique.
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Les mêmes rues depuis 1950
Les villes camerounaises tardent à effectuer la transition. Ernest Ebongo, technicien de ville, fait remarquer que les rues de Douala ont été conçues dans les années 1950 avec 150 000 habitants. Aujourd’hui, note t-il, Douala compte plus de trois millions d’habitants avec les mêmes rues.
“La communauté urbaine n’applique pas de rigueur dans le respect du taux d’occupation des sols”,
déplore le technicien, paneliste à cette deuxième édition des Repdoul. L’éducation urbaine, l’éducation environnementale et la sensibilisation des citoyens sont évoquées comme pistes afin d’atteindre l’objectif de villes en transition.
Mathias Mouendé Ngamo