Exposition: Quand les esprits se grisent
- 8 février 2011
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« Objectifs » regroupe les photographies de Patrick Wockmeni et Em’kal Eyongakpa qui présentent notre face nocturne.
Douala, c’est la nuit. Une femme fume sans gêne dans une allée de la cité. Une autre, toute seule, étalée sur un divan, dort visiblement à poings fermés. Un peu plus loin, des jeunes somnolent, peu importe le lieu où ils se trouvent. Dans la rue, recroquevillés sur un banc, devant une bouteille de bière. Le danger n’est peut-être pas loin. Qu’importe. C’est la nuit. Les attitudes sont bien différentes. Avec son objectif, Patrick Wockmeni, jeune photographe, a capté toutes ces scènes qu’il expose depuis le 14 janvier dernier à l’espace d’art contemporain Doual’art.
Les photos numériques de dimension 40×60 centimètres, sont en majorité en noir/blanc et classées par séries. Les précédentes illustrations sont regroupées sous les labels « Dormeurs » et « Nocturnes ». « Je veux représenter le monde dans lequel la jeunesse camerounaise vit aujourd’hui. L’ambiance, les sorties nocturnes », indique l’artiste. Et pour illustrer la série baptisée « Ambiance », Patrick a braqué son appareil photo sur des moments d’exaltation. Les photographies ressortent un laisser-aller, un défoulement de jeunes pris dans les filets de l’ambiance. Un des clichés de Patrick comporte du flou, qui donne une représentation aux vibrations de la musique. L’auteur lui-même est « un gars de la nuit ».
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Patrick Wockmeni, un gars de la nuit
Se servant d’une technique dont lui seul garde le secret, Patrick Wockmeni a réalisé une suite de quatre autres images intitulées « Cœurs ». Ce sont des visages filmés en gros plan. Sur un fond rouge, la représentation du cœur apparaît sur chacune des images. Le visiteur parvient d’ailleurs à distinguer les ventricules.
Exposées dans la même salle, des photographies de Em’kal Eyongakpa font plus surréalisme et symbolisme. C’est le style employé par le photographe pour interpeller sur la lecture, l’emprise de la culture occidentale, la culture de masse, entre autres. Les œuvres « Sun is the Moon », « Rio dos camaroes » d’Em’kal relèvent des paradoxes qui défient les lois de la physique. L’exposition « Objectifs » s’achève le 10 février 2011.
Mathias Mouendé Ngamo