Pancartes en main, les mômes âgés de 7 à 13 ans ont investi le site des démolitions de leurs maisons et quelques carrefours de Douala pour attirer l’attention sur leur situation.  

Plus que quelques jours pour le début de la rentrée scolaire 2022-2023. Si dans certains foyers de la capitale économique les préparatifs ont déjà commencé, ce n’est pas la sérénité dans les familles des déguerpis de Dikolo-Bali. Pour manifester leur frustration et leur désir de retourner sur les bancs, une dizaine d’enfants sinistrés ont investi plusieurs carrefours de la ville de Douala mercredi 24 août 2022.

Les mômes ont couché l’essentiel de leur message sur des pancartes. On pouvait y lire « Dikolo : la rentrée sans abri, sans école» ; «Dikolo : la rentrée, ni toit ni cahier » ; « Dikolo : la rentrée. Où est ma maison » ; « Dikolo : la rentrée, j’ai tout perdu ». Les messages sont signés des prénoms des gamins âgés entre 7 et 13 ans.

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“Une rentrée scolaire triste”

Les mômes ont fait des apparitions éclair au lieu-dit Mobil Koumassi autour de 10h. Ils ont ensuite été aperçus pancartes en mains au carrefour Bonakouamouang, au rond-point Deïdo et en face du marché de Bonamoussadi. Un arrêt de deux minutes environ à chaque escale, le temps pour quelques passants de lire les messages brandis. Quelques parents des tout-petits ont également été aperçus tout près, encadrant l’opération.

Le clou de cette action a eu lieu sur le site des casses au quartier Dikolo-Bali, où l’émotion a refait surface sur plusieurs visages. Ici, un des jeunes enfants âgé de 9 ans fond en larmes. Il est consolé dans les bras de sa maman qui, elle aussi, écrase quelques larmes.

«Une rentrée scolaire qui sera une tristesse sans égale pour ces petits poucets », se désole Achille Kotto.

Il est le président du Comité citoyen pour la transparence et l’exercice des libertés (Cocitel).

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Sans fournitures scolaires

Pour le Cocitel, il est question d’assurer aux enfants de Dikolo-Bali, victimes silencieuses des casses du 14 mai 2022, une rentrée scolaire comme par le passé, ordinaire et sans tracasseries. Cette action initiée a pour but, apprend-on, de porter l’affaire de Dikolo-Bali au niveau de l’opinion internationale. Des organismes internationaux seront saisis sur la situation de ces enfants sans fournitures scolaires ni maisons à la veille de la rentrée des classes. Le Cocitel indique également que deux associations catholiques seront mises à contribution pour un accompagnement psychologique des enfants.

Mathias Mouendé Ngamo