Les cendres de la cruauté : Tel un phoenix, la société renaîtra de ses cendres

Dans son recueil de poèmes « Les cendres de la cruauté », Blaise Kaptué Fotso sensibilise sur les atrocités de la société contemporaine.

« Les cendres de la cruauté », tel est le titre du premier livre de Blaise Kaptué Fotso, membre de l’association « La ronde des poètes ». Paru aux éditions Ifrikiya, l’œuvre de 68 pages est un recueil de 43 poèmes qui traite des sujets d’actualité, des maux qui minent la société contemporaine. D’entrée de jeu, le poète présente sa mission dans deux poèmes liminaires. Il s’agit pour lui, d’œuvrer « afin que l’amour, la paix, l’unité, l’égalité et la fraternité refassent surface entre les peuples de la planète ». L’auteur se refuse alors de rester raide face aux tragédies qui appellent à l’aide.

Dès la première de couverture du recueil, Blaise Kaptué Fotso plonge le lecteur dans l’univers qu’il peint. En gros plan sur la couverture, le visage de l’auteur suscite de la tristesse, de la compassion, de la pitié. En haut de l’image, le titre « Les cendres de la cruauté » est gravé en lettres de sang. Le tout sur un fond tapis de cendres. Avec sa plume, Blaise Kaptué Fotso peint une société africaine qui croule sous le poids des maladies et des déviances. Le poème « Anophèle » par exemple, parle des affres du paludisme en Afrique. Une maladie que le poète présente telle une bête qui emporte dans son torrent chaque année plus de vingt millions d’hommes dans les tombes. Dans les titres « Pédophile » et « Espérance », le poète dénonce les trafics de tout genre sur les enfants.

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De ces cendres, naîtra un monde nouveau

Blaise Kaptué Fotso ne reste pas sourd aux conflits. Il décrie la guerre du Darfour, plaide pour de meilleures conditions de vie des réfugiés. Dans «Apocalypse »,  Blaise Kaptué Fotso fait le tour d’horizon des catastrophes qui menacent la planète : tsunamis, cyclones, raz de marée, séismes. Autant de menaces qui confèrent au monde « un avenir sans visage ni paysage ». En dépit d’un environnement précaire dans lequel évolue la société contemporaine, l’auteur prédit un grand feu qui viendrait consumer toutes les misères. De ces cendres, naîtra un monde nouveau, plus viable.

D’après Blaise Kaptué Fotso dans le poème « L’espoir du futur », la jeunesse doit pouvoir apporter une grande contribution à la construction de ce monde nouveau. A condition que ces derniers s’éloignent des vices de la société et promeuvent les valeurs tel le travail. « Fais toi ami de ceux qui luttent et lumière sur les forces occultes », exhorte le poète aux jeunes. « Les cendres de la cruauté » est rédigé dans une écriture dominée par l’oxymore, les métaphores et une alternance de rimes croisées et rimes finales.

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Les cendres de la cruauté pour interpeller

Si l’œuvre est  dédicacée aux personnalités telles la première dame Chantal Biya ou Victor Fotso entre autres, le poète explique : « C’est pour interpeller les acteurs de la vie politique, économique et sociale sur les réalités macabres vécues au quotidien. Afin de stimuler en eux une implication pour sortir de ce gouffre corruptible ».

Mathias Mouendé Ngamo 

Blaise Kaptué Fotso Les cendres de la cruauté  Coll ronde, Ifrikya, 2010, 68 pages Prix 3000 Fcfa