Sigha Hubert, promoteur du Douala Music'Art Festival (Domaf)

Le promoteur du Douala Music’Art Festival (Domaf) revient sur le thème, les articulations et les innovations de la 10ème  édition de ce rendez-vous culturel.

Quels sont les innovations de la 10eme édition du Douala Music’Art Festival (Domaf) prévue du 25 au 28 novembre?

En termes d’innovations, cette année le festival sera pluridisciplinaire et les axes principaux seront la musique avec un concert live sur quatre jours. Dans le festival, nous aurons un évènement autour des arts visuels dirigé par Koulion et Guy Pokam. Cela sera axé autour de la construction d’un arbre à partage par différents artistes plasticiens et sculpteurs. Le troisième axe du festival sera la mode coordonnée par Freddy Manyongo qui va faire un marché où il y aura toutes les marques de culture urbaine. Le dernier sera la danse gérée par l’association Moov Dream basée à Paris (France) qui vient créer un plateau de danse sur lequel on retrouvera des danseurs hip-hop, des compagnies de danse patrimoniale, etc…

Qu’est-ce qui justifie le choix de la thématique « Le patrimoine c’est nous-nous protégeons-le » ?

Le Festival se veut une plateforme ouverte à la discussion autour du patrimoine. On a envie que les acteurs du secteur culturel s’assoient et discutent ensemble de ce qu’on considère comme étant notre patrimoine et sur quoi on se base pour construire notre patrimoine futur. Et lui assurer une longévité. La thématique de cette année « Le patrimoine c’est nous-nous protégeons-le » veut simplement dire que cela nous concerne. La notion du patrimoine c’est une discussion qu’on doit avoir entre nous localement.

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Quels sont les activités qui vont meubler cette 10ème édition du Douala Music’Art Festival ?

Le festival cette année est aussi international. On a des artistes qui viennent de dix 10 pays différents. On a Freddy Massamba qui est un artiste Congolais qui sera là. L’artiste Gyby qui nous vient du Canada. En terme d’artistes locaux, nous aurons de jeunes talents à découvrir. Nous aurons Cysoul, Aveiro Djess, Sandrine Nnanga et bien d’autres. Par ailleurs, nous aurons une résidence autour de la production musicale. Le dernier point c’est la compétition tremplin Hip-Hop qui se déroulera dans les dix régions du Cameroun. Nous irons vers ces régions afin de découvrir de nouveaux talents. La compétition va durer trois semaines à partir du 9 novembre. Elle est accompagnée par Orange Cameroun à travers Orange Pulse. Nous avons 58 candidats déjà sélectionnés. Les votes se feront sur les plateformes digitales Orange Pulse et sur celui du festival. Les internautes pourront voir les vidéos de ces jeunes et désigner qui est le meilleur artiste. Nous aurons ensuite dix finalistes qui vont performer sur la scène du Domaf les 26, 27 et 28 novembre.

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L’affiche de la 10ème édition du Douala Music’Art Festival (Domaf).

Les activités musicales sont beaucoup concentrées sur le hip-hop. Pourquoi ce choix ?

Nous avons choisi d’axer sur le genre musical Hip-Hop parce que c’est l’Adn de base du Festival. Avant que le festival ne s’appelle Domaf il s’appelait Douala hip-hop Festival. Aussi, parce que les artistes de la culture urbaine ont un Adn hip-hop. Donc on a choisi d’axer la compétition sur ce genre et on trouve que c’est plus facile pour les jeunes de participer. Ça leur donne plus d’engouement même si après cela ne veut forcément pas dire qu’ils ont ou feront une carrière hip-hop. Mais c’est une base qu’on a choisi pour la sélection de jeunes talents.

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Quel bilan pouvez-vous dresser en 10 ans d’existence ?

Le Festival Douala Music’Art Festival va grandissant. Il y a dix ans il ne ressemblait pas à ce qu’il ressemble aujourd’hui. On n’avait pas un festival pluridisciplinaire. On n’avait une seule scène de concert. Mais cette année, on a quatre disciplines différentes qui sont biens indépendantes les unes des autres. On a beaucoup plus d’artistes. Des artistes qui ont grandi tout comme le festival. Par ailleurs, on a rencontré des difficultés en termes d’organisation. Des difficultés à trouver des professionnels dans chaque secteur qui sont capables sur le festival d’assurer un suivi professionnel que ce soit le son, la lumière, les scènes etc… Trouver des professionnels nécessite aussi des difficultés financières parce que le festival, il faut bien le financer et il y a aussi des difficultés à trouver des partenaires.

Propos recueillis par Tatiana Kuessie