Douala, 23 mai 2015. Un fût ayant servi à stocker du carburant frelaté sorti des domiciles en feu par les sapeurs-pompiers. Crédit Photo. Mathias Mouendé Ngamao

Douala. Du carburant frelaté était stocké dans le domicile de la victime attaqué par les flammes samedi 23 mai 2015.Deux femmes accourent. Elles sont en larmes. Elles traversent le cordon de sécurité, mais sont aussitôt retenues par les policiers et les sapeurs-pompiers. Elles s’allongent par terre. Les deux dames ne peuvent contenir leur émotion. Appelées de toute urgence par des riverains, elles ont appris qu’un membre de leur famille a été tué dans l’incendie qui s’est déclaré peu avant 10h ce samedi 23 mai 2015 en face de la Société camerounaise de dépôt pétrolier (Scdp) de Bessenguè, non loin du lieu-dit Carrefour Agip à Douala. Delphine Nguembou, âgée de 70 ans, a été surprise dans son domicile par le feu. La vielle dame affaiblie par la maladie a trouvé refuge dans un coin de la maison. Mais les flammes qui ont gagné en intensité se sont ensuite diriger vers sa cachette. Delphine Nguembou est morte, calcinée.A 12h samedi, les « soldats du feu » de la Cameroon Railways (Camrail) et ceux du Corps national des sapeurs-pompiers (Cnsp) sont encore dans la lutte avec le feu. Ils ont déjà vidé trois citernes d’eau. Les flammes montent toujours dans le ciel. Quatre maisons, dont une maison à étage, sont attaquées. Les populations observent la scène, impuissants. Selon un responsable des sapeurs-pompiers sur place, les bâtisses en flammes disposaient de magasins de stockage de carburant frelaté. Les produits inflammables ont donc servi de combustible. Une vingtaine de bidons et de fûts, ayant probablement servi à la manipulation des produits dangereux, ont été sortis des maisons en feu. Une enquête a été ouverte à la brigade de gendarmerie de Mboppi.Deux jours plus tôt, jeudi, un autre incendie a consumé trois chambres d’habitation dans le même quartier. Le feu s’est déclaré dans le domicile construit en matériaux définitif autour de 11h30 min. Les flammes ont réduit en cendres des vêtements et des documents officiels, tels les diplômes et des actes de naissance. Seuls les meubles du salon ont pu être sauvés. Les sapeurs-pompiers avaient également constaté la présence de carburant frelaté dans le domicile sinistré. Dans des circonstances similaires, un autre incendie encore avait ravagé trois maisons voisines, toujours en face de la Scdp, le 09 octobre 2013. Le feu s’était déclaré autour de 15h ce jour-là dans les bâtisses construites en matériaux provisoires.Le reporter a appris que les habitants établis dans cette « zone à risque » sont sous la menace d’un déguerpissement prochain. La Scdp leur a accordé en début mai, un préavis de trois mois pour quitter les lieux. Le recensement et les dédommagements des populations ont déjà été engagés, a-t-on appris d’une source à la Scdp.Mathias Mouendé Ngamo