« Les veuves volontaires ». Le film du réalisateur camerounais Alphonse Béni a été diffusé en avant-première à Douala, mercredi 29 juin 2011. Le film « Les veuves volontaires » du célèbre réalisateur camerounais Alphonse Béni a été projeté en avant-première mercredi 29 juin 2011, dans la salle de spectacle de Douala-Bercy. C’est une fiction de 90 minutes dans lequel le cinéphile a de la peine à se retrouver. Il est à chaque fois prisonnier du cadre fermé d’une histoire dont le fil peut lui échapper à tout moment. Quelques clichés d’espaces ouverts tels le « rond point de la Douane » à Akwa ou le pont sur le Wouri permettent de s’échapper un peu de ces espaces tout aussi fermés dans lesquels se déroulent la plupart des scènes (domiciles, pièces et chambres d’hôtels). Avec la technique de flash-back, le réalisateur réussi à resituer le public dans la trame de l’histoire. Mais quelques erreurs dans les mixages d’images et dans le bruitage amènent le public à consommer le film dans un rythme un peu plus lent que celui du déroulement des évènements.    « Les veuves volontaires »se déroule à Douala, ville cosmopolite. On comprend alors le choix des tenues extravagantes de quelques figurantes, habillées en « seins et cuisses dehors », une signature retrouvée dans des précédentes réalisations de Béni. Le film relate le vécu de Sylvia (Monique Patow), Mado (Dovie Kendo) et Julienne (Mariza Yat), trois amies libertines réprimées au quotidien par leurs époux. Elles décident de se libérer des fardeaux que représentent leurs conjoints et être libres de tout mouvement. La plus courageuse, Sylvia, engage un tueur à qui elle promet 230 000 F. Cfa par homme à éliminer. Marc (Gérard Essomba), le dernier sur la liste, semble plus coriace. Et comme par enchantement, Julienne renonce à leur plan machiavélique  et se réconcilie avec son  homme. On reconnait dans le jeu de Gérard Essomba, le professionnalisme de ce vieux de la vieille. Il incarne un personnage franc parleur et ferme, atouts propres à sa personne. Dovie Kendo se fait aussi remarquer. Elle se glisse avec brio dans son rôle de « femme pleureuse ». Alphonse Béni lui-même fait partie du casting aux cotés de célèbres comédiens tels que Ebenezer Kepombia et Man no lap, sans oublier l’un des pionniers du cinéma camerounais Dikongue Pipa. Joseph Feutcheu, l’ex président de l’équipe de football de la « Panthère » fait aussi une brève apparition.   On peut décrier cependant un manque de naturel dans le jeu de certains acteurs. Le langage utilisé dans « Les veuves volontaires » n’est cependant pas détaché du vécu des « ghettos » de Douala. Même s’il est courant, on bascule plusieurs fois dans le registre familier. L’œuvre d’Alphonse Béni est centrée sur les techniques de gros plans et de plans rapprochés. Le réalisateur a choisi de donner de l’importance aux traits du visage qui expriment, dans son nouveau film, tantôt le désespoir, la détermination ou la joie.     Mathias Mouendé Ngamo   Fiche technique Réalisation: Alphonse BENI Photo: Ambroise ESSONO Son: Isidore MODJO Musiques: DINALY / AGEEX NAMA Scenario: Alphonse BENI / Marc TEDONZONG / Joseph WAKADJI Producteur: KAB FILMS INTERNATIONAL Producteur exécutif: Alphonse BENI Producteur Délegué: Robert SIMO