Le préfet de la Sanaga maritime, Cyrille Yvan Abondo, s’exprime sur les découvertes macabres de Sikoum

Cyrille Yvan Abondo, le préfet de la Sanaga maritime a dévoilé le modus operandi des malfaiteurs, au moment où le survivant a rendu l’âme.

Le bilan des découvertes macabres de Sikoum s’est alourdi. Les premiers chiffres faisaient état de trois corps en décomposition et d’un squelette humain découverts dans la broussaille dans ce village de l’arrondissement de Dibamba. Le nommé Hassane avait été retrouvé vivant, mal en point et ligoté dans la même broussaille. Transporté dans un hôpital à Douala pour des soins, le mototaximan a succombé à ses blessures.

L’annonce a été faite mercredi 19 février 2025 par le préfet du département de la Sanaga maritime. Cyrille Yvan Abondo faisait le point à l’issu d’une réunion de sécurité. Elle a eu lieu à la chefferie de Sikoum. L’autorité administrative a en outre évoqué les recommandations arrêtées au terme de cette concertation qui a duré des heures.

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Les recommandations du préfet

Comme première recommandation, le préfet évoque la redynamisation des comités de vigilance. Il appelle à la collaboration des populations, l’identification et le recensement de plusieurs personnes inconnues ouvriers et qui travaillent dans les exploitations agricoles.

Le préfet fait savoir qu’un faisceau d’autres mesures qu’il ne peut faire connaitre publiquement seront prises par les autorités et les forces du maintien de l’ordre. On sait tout de même que le filtrage des motos a été prescrit aux pandores. Aussi, de nouvelles battues seront organisées à la recherche d’éventuelles autres victimes. Avant cette réunion de sécurité, Cyrille Yvan Abondo et sa suite ont d’abord effectué une visite sur le site des découvertes macabres de Sikoum.

La délégation s’est ensuite rendue dans la famille de Patrick Bihay, le riverain de Sikoum, dont la dépouille avait été identifiée par la famille et inhumée. Il s’agissait ici d’une visite pour apporter du réconfort à cette famille éprouvée qui a perdu leur proche « tombé dans le piège tendu par ces malfrats d’un autre genre », indique le préfet. Pour Cyrille Yvan Abondo, il s’agit en effet d’un vaste réseau bien huilé avec des complicités locales.

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Modus operandi

L’autorité administrative relève que le modus operandi consiste d’une part à partir de la ville de Douala, des quartiers Ndogbassi, Yassa et autres, à faire appâter aux mototaximen des courses avec des montants très élevés qui oscillent autour de 20 000 et 25 000 F. Cfa sur le fallacieux prétexte de voiture en panne dans l’arrondissement de Sikoum, en cours de dépannage. « L’argent est remis aux victimes qui sont mises en confiance. Elles sont trainées dans les pistes et bâillonnées, saucissonnées et elles meurent à petit feu».

L’autre modus operandi ce sont les attaques de nuit, relève le préfet. « Des agressions sur les motos. Ils prennent en chasse les mototaximen qui ne se doutent de rien. Et prétextant un dépassement, la victime est bousculée au sol et à l’aide de la machette, elle est trainée, bâillonnée et saucissonnée dans les mêmes conditions », dévoile le préfet.

La réunion de crise de mercredi à Sikoum a réuni les responsables de forces du maintien de l’ordre, les autorités traditionnelles, municipales, les présidents des associations et syndicats des mototaxis ainsi que les populations locales.

Mathias Mouendé Ngamo