Exposition. C’était à l’occasion de la 8ème édition de l’évènement « The last pictures show », qui s’est ouvert le 14 novembre 2011 à l’hôtel le Méridien.   L’appareil photo d’un petit blanc crépite. Puis, celui d’un autre et bientôt tous les gosses s’y mettent. Chacun des gamins, tous élèves dans une école de photographie au quartier Bonapriso à Douala, veut capturer le plus d’images possibles. L’un des bambins vient de s’arrêter devant une toile. « Hé regarde celle-là, on dirait que c’est vraiment réel. Mais comment il fait ça ? », demande le photographe en herbe à sa camarade de classe. Le petit est fasciné devant la toile intitulée « La vendeuse au bébé » du plasticien camerounais Etienne Etogo. Le tableau de l’artiste illustre une dame avec son bébé dans les bras. Elle est assise derrière un comptoir de légumes, au marché. Le tableau est fait en relief. L’artiste a réalisé des extensions au niveau de la représentation du parapluie, de l’étale de la vendeuse, entre autres.  La toile qui retient ainsi l’attention du môme est accrochée au milieu d’une centaine d’autres, dans une salle de l’hôtel le Méridien à Douala. La petite délégation d’élèves est venue ce mercredi 16 novembre 2011, découvrir les œuvres d’art africaines, exposées à l’occasion de l’acte 8 de l’évènement culturel annuel baptisé « The last pictures show ». Des formes et des couleurs Les toiles et sculptures exposées sont l’œuvre d’artistes plasticiens camerounais et nigérians. Les tableaux figuratifs ou abstraits se côtoient. La seule disposition des œuvres, l’agencement des couleurs chaudes et froides, suffisent à capter le regard du visiteur. Certains tableaux sont des clichés sur l’ambiance dans les marchés (« Marché des oignons », « La vendeuse au bébé »), sur les relations humaines, d’autres sur les difficultés du vécu quotidien. C’est le cas de l’œuvre « Texture III » de l’artiste Ginette Daleu. La toile est une tryptite réalisée à partir de bouts de tissu, de tôle, de feuille de bananier. Il s’agit, à la lecture, d’une sorte d’invite à la réflexion sur les problèmes liés à l’agglomération.  La question des inondations, du petit commerce et des constructions anarchiques est également soulevée à travers de petites indications sur l’œuvre. Des œuvres représentent des animaux, des fruits, des objets divers. Bref, il y en a pour toutes les formes.   « Regarde comme c’est joli, on dirait un vrai plantain et un vrai épis de maïs à la braise. Regarde les fruits ils ont l’air si vrai. Oh mon Dieu. Si ces toiles coûtaient 100.000 F. Cfa, je suis sure qu’il n’en resterait plus une seule accrochée», s’exclame une dame. Elle visite l’exposition pour la deuxième fois. Elle fait remarquer qu’une toile qu’elle a admirée la veille, lors du vernissage, a déjà été achetée par quelqu’un d’autre. Les prix des tableaux et sculptures coûtent entre 200. 000 F. Cfa et 750. 000 F. Cfa. Promouvoir la culture Selon Etienne Etogo, un des exposants, The last pictures show promeut la culture africaine et l’art au Cameroun. Il permet ainsi aux artistes de montrer ce qu’ils ont de plus créatif. « Cette année nous avons beaucoup eu d’étrangers, notamment parmi les exposants. C’est une bonne chose, car cela a diversifié les tendances et permis aux artistes de découvrir le travail et la démarche des autres », relève le plasticien qui loue cette initiative de Catherine Pittet. L’évènement a d’abord eu lieu à la galerie Vendome à Paris en septembre 2011, puis à Terra kulture au Nigéria, au mois d’octobre dernier. Le stop de Douala marque la fin du périple. Les derniers visiteurs ont découvert les œuvres le17 novembre 2011.   Mathias Mouendé Ngamo